🔻 Qui est Bérangère Abba, la nouvelle secrétaire d’Etat à la biodiversité ?

Photo d'illustration © Geoffroy Van Der Hasselt-AFP

3877
French Ecological Transition Minister Barbara Pompili (L) and French Junior Minister for Biodiversity Berangere Abba wearing a mask arrive to attend the 5th meeting of the Council for environmental protection (Conseil de Defense Ecologique) at the Elysee Palace in Paris on July 27, 2020. - French governement is set to announce the first measures decided following the Citizens' Convention for Climate ("Convention Citoyenne pour le Climat"), including measure to fight soil artificialisation and the creation of new protected areas. (Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
⏱ Lecture 2 mn.

Elle est commerçante (en lingerie). A une licence pro de médiation culturelle. S’intéresse aux parcs nationaux (elle en a un sur sa circonscription). Et n’a rien à voir avec un groupe de disco suédois.

La nouvelle secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, fait partie de la génération de jeunes élus  LREM qui doivent tout à Emmanuel Macron. Sa carrière politique débute en 2014, où elle est candidate aux élections municipales de Chaumont (Haute-Marne) sur la liste « divers droite » conduite par l’ancien maire de la ville Cyril Bourlon de Rouvre.  Un « come-back » raté pour l’ex-édile, handicapé par plusieurs casseroles judiciaires, deux mois de prison à Fleury-Mérogis (dans le cadre d’une plainte pour escroquerie), et une condamnation à 18 mois de prison avec sursis et une forte amende pour fraude fiscale en 1996. Mais si ce passé est trop lourd pour permettre à Cyril de Rouvre de retrouver son fauteuil de maire, trois membres de sa liste sont élus dont Bérangère Abba. En 2015, Cyril de Rouvre et Bérangère Abba présentent un « ticket » pour les élections départementales. Avec 10,6 % des voix, le binôme sera éliminé dès le premier tour. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

La consécration électorale viendra pour Bérangère Abba aux élections législatives de 2017, dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron. Ralliée à la République en marche, elle est élue députée au second tour avec 53 % des voix, dans la circonscription de l’ancien ministre Les Républicains Luc Chatel.

A l’Assemblée nationale, elle préside de février 2018 à octobre 2019 le groupe d’études sur les parcs nationaux, parcs naturels régionaux et aires protégées : le nouveau parc national des forêts de Champagne et Bourgogne est situé dans sa circonscription.. Mais l’analyse de son champ lexical lors de ses interventions orales ou écrites montre un intérêt dirigé prioritairement vers les mobilités ou l’énergie nucléaire plutôt que vers la biodiversité : ce mot n’apparaît que deux fois dans sa production depuis le début de son mandat, et les mots nature, espèces, services écosystémiques, etc ne figurent pas à son répertoire. Avant son élection, Bérangère Abba avait été adhérente du Cedra, qui milite contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Mais depuis octobre 2019, elle est membre du Conseil d’administration de l’Agence nationale des déchets radioactifs (ANDRA), qui gère… le site d’enfouissement de Bure. De même, cette proche de Barbara Pompili avait signé en 2017 un manifeste réclamant l’interdiction du glyphosate « le plus rapidement possible »… mais a refusé en 2018 d’inscrire cette interdiction dans la loi.

Et à part la politique ? De profession, Bérangère Abba est commerçante de centre-ville : elle a repris la boutique de lingerie familiale à Chaumont. Ses études la poussaient plutôt vers l’action culturelle : elle est titulaire d’une licence pro « Conception et mise en œuvre de projets culturels – Médiation culturelle de l’art ».  Et elle a fait sensation en allaitant son bébé dans les locaux de l’Assemblée nationale : « Quand j’ai candidaté pour devenir députée, j’ai passé un test de grossesse qui s’est avéré positif. Mon mari, formidable, m’a dit : si tu es élue, je prendrai un congé parental. Il l’a fait et est ainsi devenu la mascotte de l’Assemblée : pendant plusieurs mois, on l’a vu déambuler dans les couloirs avec notre bébé, parce que j’allaitais. », racontait-elle en octobre dernier à Elle.

[/ihc-hide-content]