Un juge des référés du tribunal administratif d’Orléans a suspendu vendredi un arrêté pris par la maire de Valaire, village de 90 habitants du Loir-et-Cher, interdisant la « vénerie sous terre » du blaireau, une chasse qu’elle juge « extrêmement violente et cruelle ».
Le juge a considéré l’existence d' »un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté », et l’a donc suspendu dans l’attente d’un examen sur le fond. La maire, Catherine Le Troquier, avait pris le 13 septembre un arrêté interdisant sur sa commune la « vénerie sous terre » du blaireau, s’opposant à un arrêté préfectoral. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Elle estime cette pratique « extrêmement violente, déshumanisante et aussi cruelle qu’inutile. Les maires ont le devoir de défendre l’environnement, et notre environnement, c’est aussi le patrimoine vivant, a-t-elle déclaré à l’AFP. Cette pratique est une tradition ancestrale barbare, les chasseurs lancent les chiens dans les galeries creusées par les blaireaux. Quand le blaireau est débusqué, les chasseurs creusent et finissent par prendre la bête avec des pinces avant de la tuer ou la donnent à manger aux chiens« , a ajouté la maire, par ailleurs membre de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas).
Selon la préfecture, qui conteste la compétence de la maire pour prendre ce type d’arrêté, « les maires ne disposent pas de pouvoirs de police relatifs à la chasseet ont simplement la possibilité, au titre de leurs pouvoirs de police générale, d’intervenir pour réguler une activité afin de préserver l’ordre et la sécurité publics sur leur commune, si celle-ci entraîne des troubles ». Or, selon la préfecture, l’arrêté de Mme Le Troquier n’évoque pas de circonstance propre à la commune, mais des principes d’ordre général ».
Dans un communiqué, Europe Écologie – Les Verts (EELV) a qualifié cette pratique « d’injustifiable au 21ème siècle », rappelant que le blaireau est « un animal protégé par la convention de Berne ». EELV estime que « 12.000 blaireaux sont torturés et tués de cette façon chaque année ».
De son côté, le tribunal administratif de Rennes a annulé l’arrêté du maire de Langouët, qui prévoyait une zone de sécurité de 150 m lors des épandages de pesticides sur sa commune. Le tribunal a suivi la même logique juridique : pas de compétence du maire pour intervenir dans ces domaines.
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