« Sauvons les Agences de l’eau » : plusieurs syndicats (CGT, CFDT, SNE…) et ONG de protection de la nature (LPO, Humanité et biodiversité…) diffusent une pétition commune pour protester contre les prélèvements budgétaires imposés aux Agences.
« La transition écologique nécessite des moyens supplémentaires. Ce n’est pas en asséchant les Agences de l’Eau que la France tiendra ses engagements dans les domaines de l’eau et de la biodiversité » La pétition lancée par les ONG naturalistes et les syndicats de l’environnement critique vivement l’orientation politique –initiée par le gouvernement Valls et amplifiée par le nouvel exécutif- consistant à amputer les budgets des Agences de l’eau pour abonder ceux de l’Agence française de la biodiversité (AFB) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Et aborde, dès le premier paragraphe, le sujet de fond : la transition écologique ne peut pas, selon les initiateurs de la pétition, être conduite à moyens constants. « Alors que nous avons parcouru seulement un tiers du chemin vers les objectifs de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau, on s’achemine dans les trois prochaines années vers une réduction drastique des subventions pour les territoires », explique le texte, qui suggère une solution pour résoudre l’équation budgétaire : « Une nouvelle taxe basée sur l’artificialisation des milieux est en cours de réflexion ? Très bien : créez d’abord cette taxe pour alimenter les politiques publiques en faveur de la biodiversité au lieu de réduire drastiquement les moyens des Agences de l’Eau ».
Adressée aux deux ministres concernés (écologie et budget) et aux présidents des commissions du développement durable du Parlement, la pétition liste par ailleurs plusieurs revendications concrètes :
- Maintien du système de gestion de l’eau et de la biodiversité aquatique par bassin versant : association d’un Comité de Bassin pour la gouvernance et d’une Agence de l’Eau pour la mise en œuvre à l’échelle de chaque bassin, en coordination avec les collectivités territoriales.
- Transparence pour les usagers de l’eau : autant la facture d’eau doit payer la protection et la restauration des milieux et de la biodiversité aquatique, autant elle ne peut pas payer à la place de l’Etat par exemple le fonctionnement de l’ONCFS et de ses missions de police (soit 37 M€ par an, alors que celui-ci perçoit déjà la taxe cynégétique)
- Suppression définitive du prélèvement automatique de l’Etat sur les redevances (plafond mordant), et de toute ponction budgétaire sur le budget d’intervention des Agences
- Arrêt des réductions d’effectifs
- Reconnaissance des personnels par la proposition de dispositions de titularisation adaptées à leur expérience et des conditions de gestion non bloquantes et sécurisées des contractuels.