Hong Kong est une des principales plaques tournantes du commerce illégal d’espèces sauvages. Un nouveau projet de loi pourrait cependant venir changer le statu quo en permettant que les crimes contre la faune sauvage soient punis.
La criminalité liée à la faune sauvage est très répandue à Hong Kong. En 2019, les saisies d’espèces trafiquées ont représenté environ un tiers de toutes les saisies d’espèces sauvages en Chine continentale – une juridiction dont la taille est supérieure de plus de 866 % à celle d’Hong Kong. Beaucoup de ces saisies ont donné lieu à des poursuites et à des condamnations, mais les plus grosses affaires comme la saisie de pangolin et d’ivoire de 2019 sont restées impunies, sûrement en raison d’un manque de preuves. Un nouveau projet de loi pourrait cependant venir changer la donne.
Des experts juridiques ont présenté un projet de loi qui permettrait de traiter les crimes contre la faune et la flore sauvages dans le cadre de l’ordonnance sur les crimes organisés d’Hong Kong, plutôt que de les traiter dans le cadre d’autres mandats comme c’est le cas actuellement avec l’ordonnance sur les espèces animales et végétales menacées. Les partisans du projet de loi affirment que ce changement permettrait aux autorités de mener des enquêtes plus approfondies sur les crimes contre la faune sauvage et d’autoriser des sanctions plus sévères, en les traitant comme des infractions au même titre que le trafic de drogues ou d’armes.
Un nouveau rapport de la fondation ADM Capital révèle le rôle important qu’Hong Kong joue dans le commerce illégal d’espèces sauvages. Le rapport montre que le commerce de pangolins – souvent désignés comme les mammifères les plus trafiqués sur Terre – a persisté dans des volumes importants. En 2018 et 2019, les autorités d’Hong Kong ont confisqué les écailles et les corps de pas moins de 50 200 pangolins, ce qui équivaut à un pangolin braconné toutes les 21 minutes juste pour le commerce. Les pangolins ne sont pas les seules espèces à faire l’objet d’un commerce illégal. Il y a également les orchidées, les cornes de rhinocéros, les ailerons de requins, les hippocampes et les reptiles vivants. Le commerce d’espèces sauvages est une activité particulièrement lucrative. Au cours des 14 dernières années, la valeur du commerce légal d’espèces sauvages a été multipliée par cinq avec une valeur estimée à environ 107 milliards de dollars américains au niveau mondial en 2019. Chaque année, il génère environ 7 à 23 milliards de dollars.