Capables de séquestrer le carbone en grande quantité, les herbiers de Posidonie de Méditerranée sont une espèce à préserver pour lutter contre le changement climatique. Un projet de conservation de cette plante sous-marine vise à développer la première méthodologie de compensation carbone destiné aux herbiers marins de France.
Les herbiers de Posidonie (Posidonia Oceanica) sont des plantes sous-marines endémiques de Méditerranée. Elles sont présentes sur une surface de 3,5 millions d’hectares sur tout le bassin et sur 100 500 hectares sur le Parc National des Calanques. Les herbiers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et la préservation de la biodiversité. Ils sont capables de stocker jusqu’à 1 500 tonnes de carbone par hectare, soit 3 à 5 fois plus que les forêts tropicales et jusqu’à 7 fois plus que les forêts de feuillus françaises. Les services écosystémiques rendus par les herbiers marins sont importants et peuvent être un élément fort de lutte contre le changement climatique. Seulement, entre 13 et 38 % de la surface des herbiers ont disparus depuis 1960, alors même qu’ils sont protégés.
Afin de proposer une solution de lutte contre le changement climatique basée sur la nature, le projet « Prométhée-Med » a été créé pour protéger les herbiers marins. Testé dans un premier temps au sein du Parc National des Calanques, le projet met à l’honneur le « carbone bleu » (carbone stocké par les végétaux marins pour défalquer le CO2 dans l’air). Le projet est issu d’une collaboration entre la société experte du climat EcoAct, le groupe néerlandais Interxion, spécialisé dans la réalisation et l’exploitation de data centers et Scheiner Electric France, spécialiste en gestion d’énergie. L’objectif est d’établir une méthodologie permettant la certification de projet de conservation et de restauration des herbiers marins, directement sur le sol français. « Parce qu’il vise à évaluer le prix du carbone bleu au regard des actions permettant d’éviter la destruction d’un habitat naturel clé de voûte en Méditerranée, ce projet rentre pleinement dans les objectifs du Parc national et de ses missions de protection du milieu marin. Si le projet aboutit, le Parc national pourra intégrer le marché carbone en tant que bénéficiaire et ainsi financer les aménagements prévus dans le cadre de son schéma global de mouillage, ainsi que les actions de surveillance et de gestion permettant une protection effective de l’herbier » a indiqué François Bland, directeur du Parc national des Calanques dans un communiqué.
La méthodologie développée dans le Parc national des calanques sera rédigée et soumise à la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) du ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES), afin d’être validée et certifiée dans le cadre du Label bas-carbone. Les résultats seront diffusés en début d’année 2022.