🔻 Chasse: plusieurs démissions du comité pour la gestion adaptative

Photo d'illustration ©-Ulf-Åkesson-de-Pixabay

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Plusieurs membres du Comité d’experts pour la gestion adaptative des espèces chassables, mis en place pour remplacer la liste figée d’espèces chassables, ont démissionné, un membre dénonçant « un contexte défavorable« .

En 2018, le gouvernement, accusé notamment par le ministre démissionnaire de la Transition écologique Nicolas Hulot de favoriser le lobby des chasseurs, avait présenté une réforme de la chasse divisant par deux le prix du permis national et mettant en place la « gestion adaptative« , pour remplacer la liste figée d’espèces chassables. Ce dispositif, importé d’Amérique du Nord et réclamé par les chasseurs, consiste à définir le nombre d’individus pouvant être tués après expertise scientifique sur l’état de conservation de chaque espèce.

Ce comité comptait depuis sa création 14 membres: six chercheurs, six représentants du monde de la chasse et deux représentants pour les associations de protection de l’environnement. « Il y a eu directement un mélange de genre entre la politique, les enjeux sociétaux et scientifiques« , critique un des démissionnaires ayant requis l’anonymat. Pour un bon fonctionnement, il faudrait « une instance scientifique indépendante » et « une instance de concertation qui regroupe les parties prenantes de façon équilibrée« , poursuit-il. « Les conditions ne sont pas réunies pour faire fonctionner la gestion adaptative en France« , regrette-t-il.

Le Comité a émis trois avis sur trois espèces d’oiseaux: la tourterelle des bois, le courlis cendré et la barge à queue noire. Le gouvernement n’a pas suivi ses recommandations pour la tourterelle des bois et le courlis cendré mais la chasse de ces oiseaux a finalement été suspendue par le Conseil d’Etat. Le grand-tétras est aussi concerné par la gestion adaptative et l’état de conservation de l’espèce.