La lettre de mission adressée aux trois experts nommer pour examiner les conditions d’un « retour au cadre légal » n’envisage qu’une seule hypothèse : la pérennisation du barrage construit par la chambre d’agriculture en violation de la loi.
« Vous analyserez les actions que proposeraient de conduire le cas échéant le maître d’ouvrage [les agriculteurs auteurs du passage en force qui ont construit le barrage malgré l’interdiction préfectorale] (…) sur les démarches visant à garantir la sécurité de l’ouvrage dans l’hypothèse où celui-ci viendrait à être autorisé ou pérennisé en tout ou en partie ». La phrase figure dans la lettre de mission adressée à trois hauts fonctionnaires chargés d’aider le gouvernement à sortir de la situation inextricable créée par la construction illégale d’un barrage de retenue sur le ruisseau de Caussade à Pinel-Hauterive (Lot-et-Garonne). [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Problème : aucune autre « hypothèse » n’est évoquée dans le courrier. L’idée même d’un retour à la légalité républicaine par la remise en état du site et l’effacement d’un ouvrage illégal et dangereux pour les populations voisines n’est pas envisagée. « Je suis scandalisé de lire dans la lettre ordonnant cette mission, signée par 4 ministres, combien la régularisation du barrage est l’orientation choisie : c’est une véritable prime à la délinquance écologique, déclare Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement. Quand l’ordre public sera-t-il rétabli et les sanctions appliquées ? Les associations poursuivront sans relâche leur travail de mobilisation pour que ce calamiteux précédent demeure sans suite et que la loi soit enfin respectée en Lot-et-Garonne, et partout sur le territoire. »
Cette prime à la délinquance écologique n’est pas le seul point surprenant dans la lettre de mission. Adressée aux trois experts le 12 mai, elle exigeait d’eux un premier rapport… pour le 15 mai ! Attendu pour la fin juillet, leur rapport final devra « proposer une méthode de concertation et de prise de décision pour un retour au cadre légal dans une approche partagée avec l’ensemble des acteurs concernés ». Bien des délinquants rêveraient d’être traités avec la même urbanité…
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