Près de la moitié de la pêche française issue de stocks « en bon état » (2 mn)

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Près de la moitié de la pêche française provient de stocks de poissons « en bon état », mais près du quart des populations sont victimes de surpêche, a indiqué vendredi l’Ifremer dans son bilan 2019.

« Le verre est à moitié plein avec 50% de populations en état bon ou raisonnable », a estimé François Houllier, PDG de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. Selon ce bilan, 43% des volumes des pêches de France métropolitaine proviennent de stocks « en bon état » et 6% de stocks  » reconstituables ou en reconstitution ». Au contraire, 23% proviennent de populations surpêchées et 5% de stocks « dégradés » ou « effondrés ». Le reste est constitué de populations pour lesquelles il n’y a pas assez de données ou non évaluées car ne faisant pas l’objet de mesures de gestion. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

L’état du stock régional de chaque espèce est évalué en fonction de la pression de la pêche par rapport à la quantité d’adultes en âge de se reproduire, l’objectif étant d’atteindre un « rendement maximal durable », c’est à dire la quantité de poissons qu’il est possible de pêcher sur le long terme sans affecter la capacité de la population à se reproduire. Parmi les populations en bon état, le merlu dans l’ensemble de la zone Atlantique, le lieu noir en mer du Nord, l’anchois du golfe de Gascogne ou les coquilles Saint-Jacques en Manche. Le thon rouge, en Atlantique et Méditerranée, après « des mesures de gestion très drastiques » pour limiter la pêche, est « en reconstitution » et la population « remonte de façon très satisfaisante », a relevé Alain Biseau, biologiste.

Le maquereau en zone Atlantique, la sardine dans le golfe de Gascogne, l’églefin en mer Celtique ou le bar du golfe de Gascogne figurent parmi les populations surpêchées, alors que les populations de cabillaud en mer Celtique et en mer du Nord-Manche Est, et de merlan en mer Celtique sont considérées « effondrées ». L’Ifremer a par ailleurs lancé des études sur un rétrécissement observé des sardines et des anchois, qui pourrait être lié au réchauffement climatique. Dans le golfe de Gascogne la taille moyenne est ainsi passée de 18 à 14 centimètres avec un poids divisé par deux et en Méditerranée de 13 à 10 cm pour un poids divisé par trois. Résultat, les poissons pêchés sont « trop petits pour être commercialisés » auprès des conserveries, a relevé Martin Huret, biologiste à l’institut.

La pêche de sardines en Méditerranée est ainsi passée de 20.000 tonnes en 2008 à 2.000 tonnes actuellement. Les chercheurs ont écarté les effets de la pêche, des maladies ou des prédateurs et étudient ceux du réchauffement, notamment sur le plancton dont se nourrissent ces poissons et qui « a diminué en abondance et en taille ».

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