🆓 Un projet « Montagne d’or » bis obtient un vote favorable en Guyane (2 mn)

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La commission départementale des mines de Guyane a donné un avis largement favorable aux prémices d’un nouveau projet de mine d’or de taille industrielle, « Espérance », co-porté en Guyane par la compagnie minière américaine Newmont.

C’est reparti pour un tour ! Un nouveau projet de mine d’or industrielle, « Espérance », a reçu le feu vert de la commission départementale des mines de Guyane. « On a beau dire que le dossier minier ne répond pas à la réglementation minière et au code de l’environnement qui sont des préalables au renouvellement de la concession, la commission a voté en faveur du dossier Espérance« , a indiqué l’association Guyane nature environnement à l’AFP à l’issue de la commission départementale. Cette dernière, qui se réunissait sous forme dématérialisée pour cause de confinement, a voté en faveur du renouvellement « pour 10 ans » de la concession minière située dans l’ouest de la Guyane, et de son extension.

Le projet est porté par Newmont associé à un opérateur local, la compagnie minière Espérance (CME). Au total, le projet a rassemblé 12 voix « pour », dont le président de la collectivité territoriale de Guyane et les services de l’État, 5 voix « contre » (dont Guyane nature environnement, des représentants amérindiens et le WWF), et deux absents. Déjà présent au Suriname sur la mine Merian, Newmont envisage l’ouverture d’une mine d’or à ciel ouvert en 2025 dans la commune d’Apatou, similaire au grand projet minier à l’arrêt « Montagne d’or » porté par Nordgold-Columbus Gold. Cette mine envisagée en pleine forêt, près d’un village du Maroni, nécessiterait une usine à cyanuration et l’extraction de « 20 millions de m3 de roches » pour creuser une fosse de 300 mètres de profondeur, sur 1,5 km de longueur pour un premier gisement de « 65 tonnes » d’or, selon les documents de l’opérateur.

« Les perspectives d’exploitation sont encore incertaines« , note la Direction générale des territoires et de la mer de Guyane dans un rapport consulté par l’AFP, précisant que « le ministre en charge des mines« , Bruno Le Maire, s’est prononcé en faveur du partenariat Newmont-CME. Les demandes cumulées en titres miniers de ce partenariat, en cours d’instruction, représentent l’équivalent de 2,5 fois la superficie de Marseille. C’est le conseil d’Etat qui tranchera sur ce dossier par décret dans les prochains mois. En cas de feu vert, les miniers seront ensuite « dans l’obligation » de demander une « autorisation administrative » avant toute exploitation, a indiqué par communiqué la préfecture de Guyane. « L’avis de l’autorité environnementale » et une « enquête publique » seront alors nécessaires, de même source.

Pendant 30 ans, CME a exploité de l’or sur le site « Espérance » sans autorisation d’ouverture de travaux miniers (AOTM) nécessaires pour un encadrement technique par l’État. « Des demandes avaient été déposées » auprès de l’administration ainsi qu’un « dossier de mise en conformité » mais rien n’a abouti, se défend Carol Ostorero, directrice générale de CME et présidente de la fédération des opérateurs miniers de Guyane. « La déforestation massive altère gravement la biodiversité, accélère les changements climatiques » et favorise « l’émergence d’espèces vectrices d’épidémies« , a dénoncé dans un communiqué le collectif Or de question, rassemblant 21 ONG opposées à l’extraction minière.