Oliviers : la bactérie tueuse repérée dans les Alpes-Maritimes – L’Italie montrée du doigt (3 mn)

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C’est une première sur le sol français : la bactérie « tueuse d’oliviers » Xylella fastidiosa a été détectée sur deux oliviers des Alpes-Maritimes, une nouvelle qui représente une « menace sanitaire pour les filières végétales » selon le ministère de l’Agriculture.

Dans le fracas d’un bruit de tronçonneuse, un olivier plus que centenaire, un des deux premiers en France touché par la bactérie « tueuse » Xylella fastidiosa, a été abattu mardi sur la Côte d’Azur à Menton, dans le jardin remarquable du Palais de Carnolès. Deux congénères immédiatement à côté et âgés comme lui de 200 à 250 ans, ont aussi été débités en morceaux par une équipe d’élagueurs et bûcherons, puis envoyés à la benne pour être incinérés d’ici jeudi et être dessouchés dès mercredi, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le feuillage et le branchage des trois arbres ont été immédiatement brûlés. « On appelle ça le démontage de l’arbre, c’est le protocole, explique à l’AFP Franck Roturier, directeur des parcs et jardins de la ville de Menton. Un crève-coeur, mais il faut faire attention à ne pas laisser la maladie se propager, on ne pouvait pas attendre un hypothétique traitement et que les insectes aillent contaminer d’autres végétaux ». Un périmètre de lutte a été établi, comprenant l’arrachage des végétaux sensibles à la bactérie, ainsi qu’une surveillance renforcée de tous les végétaux dans un rayon de 5 kilomètres. L’arbre malade donnait des symptômes de dessèchement, colorant les feuilles de marron car la bactérie, véhiculée par la sève, l’empêchait de s’alimenter. La bactérie est transmise par des petits insectes, souvent des cycadelles. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

La bactérie Xylella fastidiosaa été détectée pour la première sur des oliviers des Alpes-Maritimes. Dans un communiqué, le ministère de l’Agriculture assure prendre « très au sérieux » cette alerte sanitaire, la bactérie Xylella étant considérée comme l’une des plus dangereuses pour les végétaux à l’échelle mondiale. La Xylella fastidiosa, transmise par les insectes, s’attaque à plus de 200espèces de végétaux : oliviers, vignes, arbres fruitiers, frênes, chênes, luzernes, lauriers roses, etc. Jusqu’à présent, elle n’avait jamais été décelée en France sur des oliviers, mais était présente sur d’autres végétaux en Corse, et dans 19communes du Var et des Alpes-Maritimes, rappelle le ministère. Depuis la première apparition de la bactérie en France en 2015, d’abord sur des feuilles de myrte en Corse, quelque « 5.100 échantillons d’oliviers ont été analysés en Paca, mais aucun ne s’était révélé contaminé« , a détaillé le ministère.

Le ministère demande la coopération « des propriétaires, particuliers ou professionnels » dans la lutte contre ce fléau, rappelant « la nécessité impérieuse, pour les professionnels mais également les particuliers, de ne pa stransporter des plantes lors de voyages en France ou à l’étranger« . Le cas de Menton, précise le ministère, est « lié à la même bactérie que celle présente en Italie« . Une lutte internationale est organisée contre la maladie en Europe, le rôle de l’Italie dans sa propagation étant pointé du doigt. Jeudi 5 septembre, la justice européenne a donné raison à la Commission européenne, qui estime que l’Italie a manqué à son obligation de mettre en place des mesures pour empêcher la progression de Xylella. Rome est désormais tenue de se conformer à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) « dans les meilleurs délais« , sans quoi Bruxelles pourra introduire un nouveau recours pour réclamer des sanctions pécuniaires. Bruxelles estime que depuis octobre 2013, quand le premier foyer a été notifié, l’Italie n’a « pas complètement respecté » la réglementation de l’UE en matière de quarantaine ou de lutte contre la propagation. Xylella, transmise et véhiculée par des insectes, n’a pas toujours le même impact selon la souche, le végétal et l’écosystème concerné, mais elle peut provoquer la mort des végétaux qu’elle touche. Il n’existe pas de traitement curatif. La bactérie a été détectée à ce jour dans quatre pays européens (Italie, France, Espagne et Allemagne).En avril 2018 en Corse, des tests non-officiels, conduits à la demande d’un syndicat d’oléiculteurs, avaient révélés la présence de la bactérie sur des oliviers. Des tests avaient ensuite été commandés par l’Etat sur les mêmes végétaux, dont les résultats étaient négatifs.

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