Alors que le gouvernement semble de plus en plus hésiter sur le dossier du mégacomplexe Europcity, et que l’opposition s’affirme, les promoteurs et des élus en ont à nouveau chanté les louanges.
Elus et promoteurs d’Europacity ont fait bloc vendredi 4 octobre pour défendre ce projet controversé de mégacomplexe qui doit s’implanter au nord de Paris, en annonçant des mesures « écologiques« , alors que le gouvernement a entamé une vaste consultation sur le sujet. « Nous serons un projet zéro carbone dès 2027« , « nous devançons là les ambitions prônées par les accords de Paris pour 2050« , a assuré Benoît Chang, directeur général de la société Alliages et territoires, lors d’une conférence de presse à Paris réunissant élus et acteurs économiques locaux. Europacity vise aussi un objectif de « zéro artificialisation nette des terres » en compensant les 80 hectares de son périmètre par la « renaturation » d’autant d’espaces en Ile-de-France, a-t-il ajouté. Le projet, qui doit s’implanter sur des terres agricoles, aura également un volet « biodiversité« : 4.000 arbres seront plantés sur le site « à la naturalité faible » du fait de « décennies d’agriculture intensive« , a souligné M. Chang. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Cette série d’annonces intervient alors que la ministre de l’Environnement, Elisabeth Borne, a entamé une série de consultations avec les différents acteurs du projet: élus, promoteurs ou opposants. « Alors qu’on pensait que tout était sur les rails (…) il semble qu’à l’Elysée le dossier soit à nouveau regardé, pour des raisons plus politiques que rationnelles« , a déploré Jean-Pierre Blazy, le maire (PS) de Gonesse (Val-d’Oise), très favorable au projet. Porté par Ceetrus, foncière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda, réunis dans la société Alliages et Territoires, Europacity entend s’implanter, d’ici à 2027, dans le « triangle de Gonesse », secteur agricole coincé entre les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et du Bourget. Ce projet de commerces et de loisirs à plus de 3 milliards d’euros est accusé par ses détracteurs de fragiliser le commerce de proximité et de détruire des champs à rebours des préoccupations environnementales. Europacity a aussi annoncé qu’il réduirait les surfaces commerciales « qui représenteront 10 à 15% du projet« , au profit d’espaces « dédiés aux loisirs et à la culture« .
Samedi 5 octobre, au moment des annonces d’Europacity, une marche de plus d’un millier d’opposants a pris la direction de Matignon, à Paris, pour réclamer « l’abandon du projet« . « Il y a des signaux positifs », a dit à cette occasion la conseillère régionale écologiste Gishlaine Senée. « Le 17 septembre, en séance plénière du Conseil régional, Valérie Pécresse a émis des doutes sur le projet. » « On a gagné la bataille culturelle, juge Julien Bayou, porte-parole d’Europe écologie Les verts. Les gens ne voient pas l’intérêt de construire encore et encore des centres commerciaux, ni d’installer une piste de ski artificielle à la périphérie de Paris. Ils préfèrent favoriser l’agriculture bio de proximité. »
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