La nouvelle Liste rouge des écosystèmes de l’UICN (1 mn 30)

Photo : lagune de Dzaoudzi (N. Verneau)

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Le Comité français de l’UICN a publié la présentation de la Liste rouge des écosystèmes de l’UICN, nouvel outil d’évaluation de l’état de la biodiversité à l’échelle des écosystèmes et sa mise en œuvre en France.

A l’échelle mondiale, les changements d’usage des terres et de la mer, l’exploitation directe des organismes, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes affectent la biodiversité et les écoystèmes. 75 % des milieux terrestres sont déjà sévèrement altérés par les activités humaines et il existe aujourd’hui plus de 400 « zones mortes » océaniques causées par le déversement d’engrais, dont la superficie totale dépasse celle du Royaume-Uni. En France, plus de 50 % des milieux humides du territoire métropolitain ont disparu depuis 1960, et le territoire national perd chaque année près de 66 000 hectares de surfaces agricoles et de milieux ouverts. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a créé en 2014 la Liste rouge des écosystèmes, inspirée de sa Liste rouge des espèces menacées, un outil d’inventaire de l’état de conservation global des espèces végétales et animales. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

L’UICN France indique que cette nouvelle liste répond au besoin « de renforcer nos efforts en matière de conservation de la biodiversité et notamment à l’échelle des écosystèmes. D’une part parce que la sauvegarde des espèces dépend de celle des milieux naturels dans lesquels elles vivent, et d’autre part parce qu’il ne s’agit pas uniquement de protéger des collections d’espèces mais surtout de préserver la dynamique du vivant : la diversité des espèces, de leur patrimoine génétique, de leurs modes de vies et des interactions qui peuvent exister entre elles et avec leur milieu de vie. » Préserver les écosystèmes et leur fonctionnement améliore en outre « leur résilience et permet de maintenir l’ensemble des services écosystémiques qu’ils rendent aux populations humaines. » La liste reprend les catégories d’état de conservation de la Liste rouge des espèces (« préoccupation mineure », « quasi-menacé », « vulnérable »…) et introduit le concept de « risque d’effondrement » d’un écosystème, analogue à celui de risque d’extinction d’une espèce.

Cinq critères scientifiques (déclin dans la distribution, distribution restreinte, perturbation des processus biotiques, analyse quantitative du risque, dégradation abiotique), chacun doté de seuils quantitatifs, permettent de caractériser la vulnérabilité des écosystèmes en calculant de manière standardisée l’intensité des modifications de leur composition et des processus clefs dans leur fonctionnement. La présentation de la liste précise qu’à l’état « effondré », un écosystème aura « soit régressé spatialement de manière très importante, soit évolué vers une autre entité fonctionnelle dont les cortèges d’espèces et/ou leurs relations sont différentes, soit les mêmes assemblages d’espèces mais incapables de se maintenir à long terme du fait du changement des propriétés physiques du milieu. » L’élaboration de la Liste rouge des écosystèmes en France est pilotée par le Comité français de l’UICN, en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle. A ce jour, deux chapitres ont été publiés: les mangroves de Mayotte et les forêts méditerranéennes de France métropolitaine.

La liste rouge des écosystèmes en France

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