Des associations dressent un premier bilan plutôt négatif du débat public en Guyane sur le projet minier « Montagne d’or », fustigeant une justification plus qu’une analyse.
Le débat public en Guyane sur le projet minier « Montagne d’or », ouvert le 7 mars 2018, prendra fin dans moins d’un moins, le 7 juillet. La commission particulière du débat public en Guyane rencontre les différents acteurs du territoire lors de réunions et d’ateliers, avec la participation de la compagnie Montagne d’Or, pour informer sur les tenants et les aboutissants du projet de méga-mine en pleine forêt amazonienne, dont la fosse devrait être grande comme 32 stades de France, et qui extrairait 85 tonnes d’or au moins pendant douze ans. Les citoyens peuvent par ailleurs formuler des remarques et poser des questions sur une plateforme participative. Dans un communiqué, les associations France Nature Environnement (FNE) et Guyane Nature Environnement s’inquiètent de la tournure que ce débat citoyen a pris, en évoquant un possible simulacre : « la réalité laisse […] à désirer : sur la plateforme participative d’abord, présentée comme un lieu d’expression, les réponses aux questions sont souvent approximatives et certaines peu informatives (études d’impact, stériles et métaux lourds, transport des matières dangereuses…). Ensuite, sur le terrain : lors des réunions, loin d’apporter un éclairage indispensable sur les multiples enjeux techniques et écologiques du projet, les réponses aux questions s’avèrent évasives et peu concrètes. » Le communiqué affirme également que l’information pêche par le caractère provisoire, incomplet, voire absent de nombreux documents, comme les fiches et expertises complémentaires demandées par la Commission Nationale. Rémi Girault, président de Guyane Nature Environnement, s’inquiète donc de ce que pour l’instant, « la justification l’emporte sur l’analyse. »
Dans le même temps, des opposants profitent du débat public pour se mobiliser. Parmi eux, la communauté amérindienne, et en particulier les jeunes, rejettent le projet minier. Ils étaient nombreux, lundi 18 juin, pour le dernier débat à Saint-Laurent-du-Maroni, à dire « non à la montagne d’or », qu’ils jugent contraire à leur identité culturelle. Certains ont exprimé l’idée de créer un Zone à défendre (ZAD) sur le modèle de celle de Notre-Dame-des-Landes, pour obtenir l’arrêt du projet.