Les paiements pour services environnementaux s’avèrent peu efficaces (1 mn)

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1994
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Une étude montre que les programmes de paiements pour services environnementaux souffrent de raccourcis et de simplifications, notamment en n’appliquant pas les contrôles et sanctions prévus.

Les paiements pour services environnementaux (PSE) sont des rétributions, souvent financières, accordées à des acteurs privés ou publics en contrepartie de l’adoption de pratiques respectueuses de l’environnement. Par exemple, un agriculteur pourra être rémunéré pour maintenir de la biodiversité sur son terrain. La valorisation de ces écosystèmes permet ainsi de préserver la qualité de l’eau, les espèces menacées, les fonctions de séquestration de carbone ou de lutte contre l’érosion. Une étude publiée dans Nature sustainability en mars dernier, qui a bénéficié de l’expertise analytique du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), montre toutefois les limites des PSE, dont l’efficacité est remise en cause depuis plusieurs années. « Des raccourcis et des simplifications dans la mise en œuvre des paiements pour services environnementaux rendent ces instruments incitatifs moins efficaces qu’ils ne pourraient l’être », explique ainsi le Cirad dans un communiqué. En analysant 70 programmes de PSE à travers le monde, l’étude montre par exemple que certains de leurs principes fondamentaux, tels que les contrôles prévus pour vérifier le respect des accords et les sanctions administrées en cas de non-respect, ne sont que rarement appliqués. D’après les auteurs, « ces difficultés d’exécution ne sont pas tant liées à la complexité de vérifications biophysique ou à des coûts de transaction insurmontables », mais au fait que la pénalisation de populations souvent « déjà très démunies » est un acte « socialement et poliquement sensible », auquel nombre de gouvernements et d’ONG ne savent pas se résoudre. Dans la même problématique, le ciblage territorial, qui « permet de tenir compte des différences de vulnérabilité sociale des personnes ciblées par les PSE » en priorisant des zones plutôt que d’autres, n’est réalisé que dans 2/3 des cas. Enfin, la différenciation des paiements (un principe aidant à ajuster l’effort des participants de façon à maximiser leur contribution), si elle se retrouve dans 59% des cas étudiés, « concerne malheureusement plus souvent des différences de services écosystémiques rendus que les efforts fournis par les publics cibles. »