Depuis quelques années, le parc naturel national de Tinigua en Colombie connaît l’un des plus hauts niveaux de déforestation de toutes les zones protégées du pays. Des données officielles de l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales (Ideam) attribuent ce phénomène à la colonisation du parc par les populations.
Selon les données officielles de l’Institut d’hydrologie, de météorologie et d’études environnementales (Ideam) de Colombie, le parc naturel national de Tinigua a perdu 6 527 hectares de forêt en 2019. D’après le site d’informations Mongabay, les données de l’Université du Maryland (UMD) visualisées sur Global Forest Watch montrent que Tinigua a perdu environ 25 % de sa forêt primaire entre 2002 et 2020, la majeure partie de cette perte ayant eu lieu au cours des dernières années et la perte de forêt primaire ayant presque doublé entre 2019 et 2020. « Les données préliminaires du laboratoire Global Land Analysis and Discovery de l’UMD indiquent que le parc pourrait connaître une autre année mouvementée en 2021, car le laboratoire a détecté plusieurs pics « inhabituellement élevés » dans l’activité de déforestation en janvier, mars et avril », précise le média.
Le directeur de la Fondation pour la conservation et le développement durable (FCDS), Rodrigo Botera, explique que cette déforestation serait en grande partie dû au fait que des populations colombiennes colonisent le parc. Il estime que plus de 500 familles se sont installées à Tinigua. Ce parc colombien n’est pas le seul à être exposé à une augmentation de la déforestation. Dans le parc naturel national Sierra de La Macarena, adjacent à Tinigua, de nouvelles routes sont construites et de nouveaux fronts de colonisation se développent à l’est, réant une discontinuité écologique dans une zone gigantesque qui jouxte la plaine amazonienne, a déclaré Botero à Mongabay.
Le parc national de Chiribiquete, qui se trouve juste au sud de Tinigua et de La Macarena, a également été touché. Une importante colonisation a également eu lieu dans le territoire indigène de Yaguará, adjacent au parc Chiribiquete. Mongabay rapporte que les activités illicites telles que la construction de routes et le défrichage des pâturages ont augmenté en raison de l’affaiblissement de l’application de la loi en Amazonie colombienne. Botero a déclaré au média que les tentatives d’arrêter l’expansion des routes ne peuvent pas suivre la vitesse à laquelle elles sont construites. Le directeur du FCDS a exhorté le gouvernement à fournir les chiffres officiels de la déforestation dès que possible afin que l’étendue des dégâts puisse être connue avec certitude, et des actions de conservation, entreprises.
