Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a dissipé les inquiétudes qui pouvaient peser sur l’avenir du parc zoologique municipal de la Tête d’Or, en réaffirmant sa vocation de refuge pour la biodiversité.
Le parc zoologique municipal de la Tête d’Or, à Lyon, ne sera pas fermé. « La première mission de ce zoo, c’est de protéger et de préserver (des espèces menacées), en tenant compte du bien-être animal« , a indiqué Grégory Doucet, le maire écologiste de la ville, lors de l’inauguration d’une nouvelle section consacrée à la faune d’Asie. Pendant la campagne des municipales, une rumeur, régulièrement démentie, avait affirmé que l’arrivée au pouvoir des écologistes se solderait par une fermeture du plus grand zoo gratuit de France, installé au cœur du prestigieux parc de la Tête d’Or.
La vocation de « sensibilisation, d’éveil des consciences » reconnue au zoo doit toutefois s’accompagner d’une nouvelle amélioration des conditions de vie des animaux, a relevé l’élu. Le parc disposait déjà d’une vaste « plaine africaine » de 2,5 hectares où s’ébattent girafes, zèbres, antilopes et autruches. Le nouvel espace « forêts d’Asie », dont la construction avait été lancée par l’ancienne équipe municipale, montre à dessein un très petit nombre d’espèces mais dans un milieu très végétalisé évoquant leur habitat naturel. Les tapirs malais bicolores – « stars » du nouvel espace, selon la directrice adjointe du zoo Gwendoline Anfray – occuperont ainsi une vaste volière de 1.600 mètres carrés et de 8 mètres de hauteur, avec large piscine et douche (actionnable avec leur trompe). Ils n’auront comme colocataires que quelques binturongs (des « chats ours » d’Asie du Sud-Est continentale) et plusieurs espèces d’oiseaux menacées. Une autre volière, de 12 mètres de haut, accueille une famille de gibbons, alors que l’ancienne éléphanterie a été réhabilitée pour accueillir des reptiles – qui font ainsi leur retour dans le zoo.
Un budget d’un million d’euros va par ailleurs être consacré d’ici 2026 pour agrandir les espaces dont disposent certaines espèces, comme les panthères de l’Amour, les cercopithèques de l’Hoest et les capucins à poitrine jaune. A plus long terme, M. Doucet espère ouvrir un nouvel espace thématique, consacré cette fois-ci à la faune menacée d’Europe. Un partenariat a par ailleurs été signé entre la ville et l’école vétérinaire VetAgroSup, qui dispose d’une chaire consacrée au bien-être animal. Il permettra notamment de faire le bilan du transfert des animaux dans leurs nouveaux espaces, plus spacieux et plus protégés du public.
« Un travail expérimental » sera aussi mené sur les plus gros mammifères du parc. Mais sans attendre ses conclusions, « il est vraisemblable que lorsque le lion mourra, il ne sera pas remplacé« , a noté Nicolas Husson, adjoint au maire chargé de la biodiversité. En raison de l’accent mis sur le bien-être animal, le zoo lyonnais ne présente plus parmi ses quelque 70 espèces certains gros animaux, comme les éléphants. Quant à ses crocodiles, ils vont être prochainement « réinsérés » dans des oueds protégés au Maroc.