La truffe noire du Périgord a pu être pour la première fois cultivée au Royaume-Uni, conséquence du réchauffement climatique, ont annoncé des chercheurs de l’université de Cambridge et de la société Mycorrhizal Systems Ltd (MSL).
La Tuber melanosporum, de son nom scientifique, se trouve majoritairement en France, dans le Lot (sud-ouest) et le sud-est du pays. On la trouve également en Espagne et en Italie. Mais elle a pu être récoltée pour la première fois au mois de mars à Monmouthshire, au sud du Pays de Galles, à l’issue d’un programme mené par MSL et des fermiers locaux. « Il s’agit de l’emplacement le plus au nord où elle ait jamais été trouvée », ont souligné les chercheurs dans un communiqué. Pour Paul Thomas, de l’université de Stirling (en Écosse) et qui travaille pour MSL, cette annonce « montre que la résistance climatique des truffes est plus importante que ce que l’on pensait jusqu’ici, mais il est probable que c’est uniquement possible à cause du changement climatique, et parce que certaines zones du Royaume-Uni (…) sont adaptées à la culture de ces espèces ». La truffe récoltée en mars s’est développée dans les racines d’un chêne méditerranéen qui avait été planté en 2008 et spécialement traité pour encourager la production de ce champignon rare. D’un poids de 16 grammes, cette première récolte a été conservée pour la postérité. Mais à l’avenir la production sera distribuée aux restaurateurs du pays, selon le communiqué publié sur le site de l’université de Cambridge. La truffe du Périgord se vend jusqu’à 1.920 euros le kilo au Royaume-Uni. Le résultat des recherches a été publié dans la revue scientifique Climate Research spécialisée en climatologie.