L’arrière droit brésilien du Paris SG Dani Alves a écrit vendredi une lettre ouverte au président du Brésil Michel Temer pour lui demander de protéger l’Amazonie et d’être « honnête » avec son peuple. De son côté, la communauté scientifique internationale est « profondément inquiète » des « régressions » en matière de politique de l’environnement du Brésil depuis l’arrivée au pouvoir de Michel Temer.
L’arrière droit brésilien du Paris SG Dani Alves a écrit vendredi une lettre ouverte au président Temer « Il est inadmissible qu’on puisse envisager la destruction de notre Amazonie… Quand on devrait essayer de lutter contre sa destruction clandestine, on se retrouve avec la possibilité d’en finir ouvertement avec notre plus grand patrimoine, a écrit le joueur de 34 ans sur son compte Instagram. M. le Président, se battre pour un peuple est le plus grand défi d’un leader, le rendre heureux est sa plus grande satisfaction et être honnête avec lui sa plus grande réussite », a-t-il ajouté. Plusieurs mouvements écologistes ont accusé fin juillet Michel Temer (76 ans) de prendre des mesures qui menacent la forêt amazonienne afin de s’assurer le soutien du puissant lobby de l’agro-business au Parlement face à des accusations de corruption. Le chef de l’État conservateur a mis en place récemment un programme qui prévoit de régulariser l’occupation illégale de terres dans de vastes zones de protection environnementale. Pour les écologistes, cette mesure pourrait stimuler la déforestation, aussi favorisée par des projets de loi visant à rabaisser le niveau de protection de sanctuaires naturels.
« C’est un peu perturbant, décevant (…) de constater ces régressions au moment où nous faisons venir des chercheurs de 65 pays pour voir de près les avancées du Brésil dans le domaine de la restauration écologique », a-t-elle confié dans un entretien à l’AFP depuis Foz de Iguazu (sud), où vient d’être organisé le 7e congrès international de la SER. Créée en 1987, la SER réunit des spécialistes de l’environnement (chercheurs, militants…) du monde entier Un millier d’entre eux ont participé au congrès d’une durée de quatre jours, qui s’est conclu vendredi dans cette ville située sur la frontière avec l’Argentine et le Paraguay. Le communiqué final appelle à mener des actions pour reconstruire l’environnement endommagé mais prévient que cela « ne sera pas suffisant pour inverser une crise environnementale mondiale, si nous n’arrêtons pas la destruction de l’écosystème ».
Le congrès survient à un moment de polémiques sur le sujet au Brésil, où la justice a suspendu la semaine dernière un décret ayant abrogé le statut d’une gigantesque réserve naturelle d’Amazonie pour y autoriser l’exploitation minière privée. Ce décret avait déclenché les foudres des défenseurs de l’environnement au Brésil comme à l’étranger, mais le gouvernement du président conservateur Michel Temer a immédiatement annoncé le dépôt d’un recours. « Le Brésil était en pointe en Amérique latine mais désormais nous ne voyons que des retours en arrière significatifs en matière de politique environnementale », estime Vera Lex Engel, organisatrice du congrès. Alors que le pays est soumis à une cure d’austérité, les moyens affectés à la politique environnementale manquent cruellement, selon la chercheuse brésilienne. « Ces changements sont l’inverse ce que nous espérions. Dans la communauté scientifique, nous comprenons qu’il y a des accords souscrits dans la sphère politique avec des groupes (de pression) très forts, et cela nous décourage un peu de lutter contre ces forces », dit-elle. En dépit de ses dénégations, le gouvernement Temer est régulièrement accusé par des ONG de brader la forêt amazonienne sous la pression du puissant lobby de l’agro-business et des intérêts des compagnies minières.
Michel Temer est devenu président après la destitution de Dilma Rousseff il
y a un an. Il est dans le collimateur d’une enquête de la Cour Suprême (STF),
pour corruption passive et entrave à la justice.