Une récente étude publiée dans la revue Current Biology montre que les hommes ont un impact significatif dans la détermination de l’aire de répartition des éléphants d’Afrique. Selon les auteurs, ces derniers se cantonnent au maximum aux zones protégées pour éviter les conflits avec les humains.
En règle générale, les éléphants se déplacent dans le paysage au gré de la disponibilité en nourriture et en eau ainsi qu’en fonction du type d’habitat. Cependant, une récente étude publiée dans la revue Current Biology montre que la répartition naturelle des éléphants est perturbée par l’Homme. Les auteurs ont comparé les données de suivi de 229 éléphants recueillies sur 19 sites à travers l’Afrique entre 1998 et 2013. Ils se sont basés sur des variables telles que le type de végétation, la disponibilité en eau et l’influence humaine. Selon les résultats, l’aire de répartition des éléphants est principalement définie par les activités humaines et les limites des zones protégées. Ils ont tout de même observé que d’autres variables davantage liées à des facteurs environnementaux justifient comment et pourquoi les éléphants se déplacent à l’intérieur de leur aire, mais que ce sont les facteurs humains qui déterminent la taille de l’aire.
Douglas Hamilton, fondateur de Save the Elephants – ONG qui a coordonné les recherches – et chercheur associé principal à l’Université d’Oxford explique au site d’informations Mongabay que les facteurs anthropiques obligent les éléphants à choisir les lieux où ils se sentent en sécurité et de préférence là où ils peuvent se nourrir et s’hydrater sereinement. L’expert précise que la plupart du temps, les zones protégées ne suffisent pas aux éléphants. En effet bien souvent, ils se déplacent en dehors de ces espaces, sur des terres occupées par les hommes. Hamilton rapporte que « lorsque des populations d’éléphants rencontrent des populations humaines en dehors des zones protégées, il en résulte souvent des conflits entre les hommes et les éléphants. En fin de compte, la survie des éléphants va dépendre de ce que les gens ressentent à leur égard ».
La cohabitation entre les éléphants et les hommes reste un vrai défi. Dans certaines zones, les hommes se sont emparés des terres : la densité des populations croît, les infrastructures modernes telles que les routes, chemin de fer et lignes électriques se développent et mettent en danger la survie des espèces. En Afrique, les éléphants de forêt (Loxodonta cyclotis) sont désormais classés comme étant en danger critique d’extinction à la suite d’un déclin de 86% de leur population au cours des 30 dernières années, tandis que l’éléphant de savane (Loxodonta africana) est classé comme étant en danger, les populations ayant diminuées d’au moins 60% au cours des 50 dernières années.