Une étude publiée dans la Journal of animal Ecology démontre que l’absence de prédateurs peut accentuer les dommages climatiques dans un écosystème marin.
Les grands méchants des océans, selon l’imaginaire collectif, sont en fait des animaux essentiels pour reconstruire les écosystèmes endommagés par des conditions climatiques extrêmes. Une étude menée dans la baie Shark sur la côte ouest australienne analyse les effets de l’absence de requins sur le changement climatique. Les chercheurs notent que ces prédateurs permettent de limiter les activités d’autres espèces qui empêchent la flore de se régénérer. Après qu’une canicule a détruit les herbiers marins de la baie, une grande partie de la population de dugongs (mammifère herbivore) a déserté la zone laissant libre accès aux scientifiques pour mener leur expérience.
Les recherches publiées dans le Journal of Animal Ecology se sont basées sur une étude précédente qui montrait comment les requins tigre de la baie Shark protégent les prairies en modifiant le comportement des dugongs et des tortues qui broutent les herbiers. Ils ont cherché à savoir ce qu’il se passait en l’absence des prédateurs. Les experts de l’Université internationale de Floride (FIU), de l’Université de Washington et de l’Université Deakin en Australie ont calculé le taux de pâturage des dugongs en l’absence de requins afin d’imiter leur comportement alimentaire. Des plongeurs ont ensuite reproduit le schéma d’alimentation en déterrant des herbiers fraîchement cultivés. Ils ont constaté qu’une grande partie des herbiers ne s’était pas rétablie car elle était trop souvent perturbée par le pâturage des plongeurs (qui imitait celui des dugongs). La recherche montre alors que lorsque les principaux prédateurs partent, non seulement la structure de l’écosystème se décompose, mais le taux de pâturage des herbivores rend impossible le rétablissement.