20 % des paysages forestiers intacts sont sur des concessions d’industries extractives

Photo d'illustration ©JamesDeMers de Pixabay

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Une étude de la Wildlife Conservation Society (WCS) et du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) publiée dans la revue Frontiers révèle que près de 20 % des paysages forestiers intacts (IFL) tropicaux chevauchent des concessions pour les industries extractives telles que l’exploitation minière, pétrolière et gazière.

Une nouvelle étude menée par la Wildlife Conservation Society (WCS) et le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), montre qu’environ 975 000 km2 de paysages forestiers intacts (IFL) chevauchent des concessions d’industries extractives ce qui met fortement en danger ces écosystèmes jusqu’ici préservés. Les recherches publiées dans la revue Frontiers indiquent que ce sont près de 20 % des IFL tropicaux qui chevauchent des concessions minières, pétrolières ou gazière. 11,33 % des concessions minières sont également sur les zones d’IFL tandis que les concessions pétrolières et gazières chevauchent 7,85 % de la superficie totale des IFL

Les IFL sont qualifiés par la WCS d’une « importance mondiale pour la conservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique ». En effet, ces paysages représentent certains des derniers lieux qui conservent des assemblages d’espèces et des niveaux d’abondance quasi naturels. « Seuls 20 % des forêts tropicales peuvent être considérés comme intacts. Ces zones stockent environ 40 % du carbone aérien présent dans toutes les forêts tropicales. Au moins 35 % des forêts intactes abritent et sont protégées par des populations indigènes politiquement et économiquement marginalisées », précise l’étude.

Les auteurs ont pu calculer le chevauchement spatial des concessions extractives – plus précisément, les mines, le pétrole et le gaz – avec les ensembles de données sur les IFL dans trois régions tropicales : l’Amérique du Sud, l’Asie-Pacifique et l’Afrique centrale. Parmi ces régions, les IFL d’Afrique centrale présentaient le chevauchement le plus important avec les concessions extractives (26 %). Ils ont identifié les étapes spécifiques des projets d’extraction qui se chevauchent avec les IFL, et ont constaté que la plupart sont au stade de l’exploration. Les auteurs recommandent alors aux entreprises d’intégrer des stratégies pour éviter certaines conséquences sur la biodiversité dans la phase de conception des projets extractifs, en tenant compte des zones forestières intactes les plus importantes.

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