Plusieurs ONG ont annoncé vendredi 19 février des recours en justice contre la ré-autorisation provisoire des insecticides néonicotinoïdes dans la filière betterave, dénonçant le retour des « tueurs d’abeille« .
Pour faire face à la chute de la récolte de betteraves à sucre en raison de l’invasion d’un puceron vert vecteur de la jaunisse, une loi a été votée en octobre pour permettre de déroger à l’interdiction de ces substances dans cette filière jusqu’au 1er juillet 2023. Après le feu vert du Conseil Constitutionnel en décembre, un arrêté en a précisé début février la mise en œuvre: une autorisation de mise sur le marché pour 120 jours de semences de betteraves sucrières enrobées de deux néonicotinoïdes (imidaclopride ou thiamethoxam) avec des conditions d’emploi strictes.
Mettant en avant « l’état critique des populations d’abeilles et des insectes en général, en Europe« , sept ONG, dont France Nature Environnement, Générations Futures ou Pollinis, ont déposé des recours devant les tribunaux administratifs de Lyon et Toulouse, ont-elles annoncé dans un communiqué. Elles réclament la suspension en référé, puis l’annulation de la mise sur le marché des deux produits commercialisés par Bayer et Syngenta, dont les sièges français sont situés dans les juridictions de ces deux tribunaux.
Une autre ONG, Agir pour l’Environnement, a de son côté indiqué vendredi qu’elle allait déposer la semaine prochaine un recours devant le Conseil d’Etat pour obtenir la suspension de l’arrêté ré-autorisant ces insecticides controversés.