Près d’un tiers des chênes du monde sont considérés comme menacés d’extinction, indique un récent rapport intitulé « The Red List of Oaks 2020 » – « La liste rouge des chênes 2020 » en français. Ce document compilé par The Morton Arboretum et le Global Tree Specialist, un groupe de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) ,détaille l’état de conservation le plus actuel des 430 espèces de chênes (Quercus).
Sur les mêmes critères que ceux utilisés pour la liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), un récent rapport compilé par des chercheurs du musée Américain The Morton Arboretum et le Global Tree Specialist, un groupe de l’UICN, présente la liste rouge des chênes de 2020. Le document détaille l’état de conservation des 430 espèces de chênes (Quercus) du monde et leur attribue une note allant de « non évaluée » à « éteinte ».
Les chênes sont des arbres présents dans presque tous les écosystèmes : dans les déserts, sur lees sommets, dans les vallées et même dans les forêts tropicales, rappelle le rapport. « Pourtant malgré leur extraordinaire succès évolutif et écologique qui s’étend sur cinquante-six millions d’années, beaucoup d’entre eux ont aujourd’hui un avenir douteux », écrit l’auteure principale Béatrice Chassé dans l’introduction. La liste rouge des chênes en 2020 est le résultat de cinq années de recherche par plus d’une centaine de chercheurs du monde entier. Le groupe de scientifiques a découvert que, selon les critères de la liste rouge de l’UICN, 32 espèces de chênes sont en danger critique d’extinction, 57 espèces sont en danger d’extinction et 23 sont vulnérables. Le plus grand nombre d’espèces menacées se trouve en Chine, au Mexique, au Vietnam et aux États-Unis. Au niveau mondial, c’est l’agriculture qui représente la plus grande menace. En effet, comme les terres sont défrichées pour être converties en fermes et pâturages pour le bétail, les forêts sont perdues. Les glands et les graines de chênes servent de nourriture pour les animaux d’élevage, notamment les porcs. D’autres menaces telles que le développement urbain, le changement climatique, les espèces envahissantes, les maladies des plantes et les perturbations humaines font également pression sur ces arbres.
Dans un échange avec le site d’informations Mongabay, le directeur de la conservation mondiale des arbres à l’Arboretum de Morton, Murphy Westwood, explique que les menaces qui pèsent sur les chênes mais également sur toutes les autres espèces d’arbres doivent être traitées par « un changement systémique et transformateur dans le monde entier, dans tous les secteurs, toutes les industries et tous les gouvernements ». Mais en attendant, les actions locales comme surveiller les chênes de sa région, se porter volontaire pour des projets de conservation, faire des dons aux ONG locales de conservation et sensibiliser ne doivent pas être négligées. La réalisation de ce rapport constitue un outil important pour comprendre comment et où protéger les chênes. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de conservation de toutes les espèces végétales d’ici 2020 – un des objectifs énoncés dans la Stratégie mondiale pour la conservation des plantes, créée et adoptée par les Nations Unies et d’autres agences intergouvernementales.