Alors qu’une étude de l’Institut national de veille sanitaire (INVS) révèle que quatre enfants sur dix ne jouent jamais dehors pendant la semaine, Réserves naturelles de France (RNF) veut tester des aires éducatives terrestres –il en existe déjà sur le littoral- pour faire découvrir aux scolaires par une démarche novatrice la nature qui les environne.
C’est un projet déposé par Réserves naturelles de France dans le cadre de l’initiative « Mon projet pour la planète », initié par le ministère de la transition écologique et solidaire. Le dispositif d’aire marine éducative – zone littorale de petite taille gérée de manière participative par les élèves et les enseignants d’une école primaire – a largement prouvé son efficacité en termes d’écocitoyenneté et d’éducation au développement durable pour les élèves de cycle 3, par une approche participative de la gestion d’un site. A ce jour ce concept ne concerne que les écoles situées en zones littorales. RNF souhaite contribuer à son déploiement en l’étendant à des aires terrestres éducatives (ATE) pour permettre à un maximum d’élèves, excellents vecteurs pour faire émerger une culture citoyenne de la nature, de bénéficier de cette démarche innovante. 5 réserves naturelles se sont portées candidates pour accueillir cette phase d’expérimentation : les réserves géologiques de Saucats (Gironde) et de Limay (Yvelines, et les réserves naturelles de La Bassée (Seine-et-Marne), du Marais de Cambrin (Pas-de-Calais), et des Gorges du Gardon (Gard).
L’objectif est de développer des aires terrestres éducatives en périphérie de réserves naturelles proches des écoles, favorisant l’extension de zones sous surveillance écologique, de créer des outils méthodologiques et pédagogiques de mise en œuvre des ATE, reproductibles sur d’autres types de sites proches d’écoles primaires, et de valoriser en local et au-delà les actions menées par les enfants pour encourager une émulation auprès de tous les citoyens.
Le point innovant de ce projet est que l’enfant est placé au cœur d’une dynamique sociale et environnementale dans son territoire, par le biais de l’aire éducative gérée de façon participative. Ce sont les enfants qui choisissent par vote l’aire qui deviendra le lieu d’expérimentation, ce sont eux qui sectionnent les acteurs et usagers du territoire qui devront être impliqués dans la gestion du site, qui préciseront les critères à retenir pour sélectionner un site parmi plusieurs, et définiront les objectifs, qui détermineront les enjeux et construiront le plan des actions à mener sur le site. Toutes les initiatives leurs sont confiées, épaulés dans leur réflexion par les adultes. Ensuite vient la phase où les enfants sont directement confrontés au terrain pour mettre en œuvre un plan de gestion collaboratif du site pour améliorer son état écologique. Cette dynamique au cœur du territoire est un prodigieux vecteur de transformation de la société, dont le large déploiement et le rayonnement opéreront un changement positif de comportement parmi les citoyens.
Ce projet fait partie des 1174 propositions reçues par le ministère, sur lesquelles les citoyens peuvent voter jusqu’au vendredi 11 mai