« Polluants éternels » dans l’eau: un député du Gard saisit la justice

Karolina Grabowska de Pixabay

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Karolina Grabowska de Pixabay
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Un député du Rassemblement national du Gard a saisi la justice pour qu’elle « fasse la lumière » sur la présence de « polluants éternels » dans l’eau du robinet, après la révélation par le Canard enchaîné d’un courrier interne de l’Agence régionale de l’eau (ARS) jugé « inquiétant ».

Le procureur de Montpellier, Fabrice Bélargent, a confirmé vendredi à l’AFP avoir été saisi la veille par Yoann Gillet, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, qui permet à « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire » de dénoncer des faits ou des propos à la justice ».   Il « trop tôt » pour s’avancer sur la suite de la procédure, a-t-il précisé.  Massivement présentes dans la vie courante (poêles en Teflon, emballages alimentaires, textiles, automobiles …), les substances per et polyfluoroalkylées (PFAS), dites « polluants éternels », doivent leur surnom à leur cycle de vie très long et, pour certaines, à leur effet néfaste sur la santé.  M. Gillet fait allusion à un message qu’aurait envoyé le 23 septembre à ses cadres le directeur de l’ARS d’Occitanie, Didier Jaffre, et dont le Canard enchaîné a publié cette semaine des extraits.  Il indiquerait à ses collaborateurs qu’ils allaient « devoir changer d’approche et de discours » car « il y a des PFAS et des métabolites partout ».   « Et, plus on va en chercher, plus on va en trouver », aurait-il ajouté, en estimant que l’eau du robinet « ne doit plus être consommée, mais seulement utilisée pour tout le reste » et qu’il faut « donc privilégier l’eau en bouteille », selon les extraits publiés par l’hebdomadaire.  L’ARS d’Occitanie n’a « pas de commentaire à apporter à ce sujet », a indiqué à l’AFP son directeur de la communication.  « Il serait inexplicable que l’ARS taise un danger dont elle a connaissance », estime pour sa part le député, en réclamant que « les consommateurs qui n’ont pas d’autre choix que de consommer de l’eau du robinet puissent être éclairés ».  Les PFAS peuvent se retrouver dans des rejets industriels et des sites d’enfouissement et ainsi contaminer différentes sources d’eau. En cas d’exposition sur une longue période, ils peuvent s’accumuler dans le corps humain.  Le parquet de Lyon a annoncé le 10 octobre avoir saisi un juge en vue d’éventuelles mesures sanitaires, après la plainte déposée en mai par des associations accusant le groupe chimique Arkema d’atteintes à l’environnement et à la santé liées à l’utilisation de PFAS.