De violents affrontements entre forces armées et orpailleurs illégaux ont éclaté mercredi matin dans le parc de Yapacana, plus grande réserve naturelle du Venezuela, située dans l’Amazonie, au sud du pays à la frontière avec la Colombie, a-t-on appris de sources concordantes.
Il n’était pas possible dans l’immédiat d’obtenir un bilan fiable de ces affrontements toujours en cours alors que des images de blessés circulaient abondamment sur les réseaux sociaux. « Un groupe d’irréguliers (terme utilisé par le pouvoir pour évoquer rebelles colombiens et membres d’organisations criminelles, ndlr) nous ont attaqué avec des cocktails Molotov, des pierres et même des armes », a dit à l’AFP une source militaire. L’armée conduit depuis avril des opérations contre les exploitations minières illégales en Amazonie. Elle a entamé le 1er juillet des opérations pour expulser tous les orpailleurs du parc de Yapacana. Le militant des droits humains Olnar Ortiz, de l’ONG Foro Penal, a indiqué sur le réseau social X (ex-Twitter) que les violences avaient fait « des morts et des blessés civils », sans en préciser le nombre. « On signale l’arrivée de blessés par armes à feu des FAN (Forces armées) en provenance de Yapacana lors de l’expulsion de la mine El Cacique vers la République de Colombie où ils sont soignés », poursuit-il. Début juillet, le président Nicolas Maduro avait annoncé le lancement d’une opération militaire visant à expulser plus de 10.000 mineurs illégaux d’Amazonie (Vénézuéliens mais aussi Colombiens, Brésiliens ou Equatoriens), assurant que cette activité avait « détruit » des écosystèmes vitaux dans le pays. L’avancée de l’exploitation minière illégale « détruit l’Amazonie d’Amérique du Sud (…) et du Venezuela », avait dénoncé M. Maduro, en évoquant les déploiements militaires visant à « libérer » l’Amazonie et « les parcs nationaux du Venezuela ». Des images diffusées alors par les autorités militaires montraient les dégâts, parfois irréversibles, subis par les rivières et les zones forestières pratiquement rasées. Selon un rapport publié en août par l’ONG SOS Orinoco accompagné de photos satellites, 3.316 hectares dans le Yapacana (l’équivalent de plus de 4.000 terrains de football) ont été dévastés par l’exploitation minière illégale en 2020.