Pour protéger les cétacés, la loi oblige désormais certains bateaux naviguant dans deux sanctuaires marins à s’équiper d’un dispositif anticollision, tel l’outil Repcet.
En Méditerranée, les collisions des bateaux avec les cétacés augmentent proportionnellement au trafic maritime. Elles constituent « l’une des principales causes de mortalité non naturelle pour les rorquals communs et les cachalots, notamment », indique le ministère de l’environnement. Ainsi, au sein du sanctuaire marin Pelagos, 8 à 40 rorquals communs meurent annuellement à cause de ces rencontres inopportunes. « Dans le monde, ces collisions portent atteinte à plusieurs populations de baleines et à la sécurité de certains navires », ajoute le ministère. Ainsi, la loi pour la reconquête de la biodiversité prévoyait la généralisation de dispositifs de partage des positions des cétacés.
L’obligation pour les bateaux battant pavillon français de s’équiper de ces dispositifs anticollision est entrée en vigueur le 9 février dernier. Elle concerne les navires de l’Etat, de charge et de transport des passagers, d’une longueur supérieure à 24 m et naviguant dans les sanctuaires marins Pelagos, en Méditerranée, et Agoa, dans les Antilles. Les exploitants de tels navires qui ne respecteraient pas cette obligation seront passibles de 30 000 € d’amende. 60 navires devraient s’équiper du dispositif et le gouvernement de l’Italie, qui cogère le sanctuaire Pelagos avec la France et Monaco, mais aussi celui de l’Espagne ont été invités à s’y intéresser.
Toutefois, un décret du 10 mars a établi des exonérations à l’obligation du dispositif anticollision pour les bateaux naviguant ponctuellement, c’est-à-dire ayant effectué moins de dix navigations, dans l’une ou l’autre de ces deux zones au cours de l’année civile précédente. Le texte pose également les caractéristiques techniques à respecter par le dispositif de partage des positions.
L’outil informatique et collaboratif Repcet, promu par le ministère de l’environnement, est un exemple de dispositif efficace, partagé par un réseau de compagnies maritimes. Surnommé le « Coyote des mers », il permet grâce à une communication satellite, de connaître en temps réel les positions des grands cétacés par rapport aux routes de navigation. Tout navire apercevant une baleine transmet l’information à un serveur qui la renvoie à tous les abonnés Repcet. Une zone rouge avec une probabilité de collision apparaît alors sur les écrans de chacun. En Méditerranée, la compagnie la Méridionale, assurant la liaison entre la Corse et le continent, a été la première a en équiper ses bateaux.