La députée LREM Barbara Pompili a appelé jeudi à « interdire » à terme l’utilisation du glyphosate dans l’agriculture. L’Europe repousse encore sa décision.
« C’est une substance dangereuse, reconnue comme cancérigène, et sur laquelle il faut absolument qu’on agisse, a assuré l’ex-membre d’EELV sur France 2. Au niveau de l’Union européenne il doit y avoir une autorisation pour 10 ans qui serait redonnée (…) c’est absolument impossible d’accepter ça, a ajouté l’ancienne secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité à propos du vote prévu début octobre à Bruxelles sur un renouvellement pour 10 ans de la licence d’autorisation du désherbant controversé. Quand on sait que quelque chose est dangereux, il faut arrêter de tergiverser, à un moment on doit interdire. La question c’est comment on fait pour que ce soit applicable. On a des agriculteurs qui ont été encouragés pendant des années à utiliser ces modes de pesticides. L’idée c’est de travailler avec eux pour les accompagner à changer notamment de méthode, a-t-elle expliqué. L’interdire au 1er janvier 2018 c’est juste impossible. 2022 pour moi c’est vraiment le maximum, il faut vraiment le faire le plus tôt possible, mais en ne laissant pas les agriculteurs tous seuls », a-t-elle conclu. Le Premier ministre Édouard Philippe a affirmé mardi que le gouvernement allait « organiser une transition progressive et irréversible » du glyphosate dans l’agriculture vers des produits de substitution.
Le vote sur le renouvellement pour dix ans de l’autorisation du glyphosate en Europe, qui devait se dérouler cette semaine, a été une nouvelle fois repoussé : il devrait désormais se tenir le 23 octobre. Outre la France, la Belgique, Malte, l’Autriche et l’Italie devraient s’opposer au renouvellement.
Dans une nouvelle enquête publiée hier, et basée sur l’exploitation des « Monsanto Papers », documents interne à la firme américaine déclassifiés cet été par la Justice, Le Monde détaille les moyens déployés par Monsanto pour travestir les études scientifiques et tenter d’attester l’innocuité du Roundup.
En France, les parents du jeune Théo Grataloup, né avec une très grave malformation de l’œsophage qu’ils attribuent aux effets du Roundup, ont intenté une action en justice contre Monsanto.