Le site labellisé s’étend sur 13 100 hectares dans un périmètre tout en longueur défini globalement par les lits majeurs de la Somme et de l’Avre, en continuité du site déjà labellisé de la Baie de Somme, avec lequel une gestion coordonnée est mise en œuvre.
Cette immense zone humide présente l’originalité d’abriter, sur un linéaire de près de 200 kilomètres, un continuum de marais tourbeux accueillant une faune particulièrement riche, et porte en conséquence une responsabilité internationale pour la préservation d’habitats et d’importantes populations animales et végétales associés.
En effet plusieurs espèces caractéristiques des zones humides, aujourd’hui menacées, trouvent dans les vallées de la Somme et de l’Avre leurs populations parmi les plus importantes en France voire du domaine biogéographique atlantique : pour la flore, l’Ache rampante, le Liparis de Loesel, la Grande Douve, la Fougère à crête ; pour la faune, le Blongios nain, et la Locustelle luscinioïde, et plusieurs espèces d’insectes comme la Cordulie à corps fin et la Phalène sagittée, plusieurs espèces de poissons au premier rang desquelles l’Anguille européenne, très menacée. Ces deux cours d’eau constituent en effet des territoires importants pour le stade de développement en eau douce de cette espèce emblématique.
La convention sur les zones humides d’importance internationale, appelée Convention de Ramsar, est un traité intergouvernemental qui offre un cadre à la conservation et la mise en valeur des zones humides et de leurs ressources. Son objectif est d’élaborer et de faire vivre un réseau international primordial pour la diversité biologique mondiale.
Le réseau français, composé de 48 sites Ramsar, couvre désormais plus de 3,6 millions d’hectares répartis sur 37 sites en métropole et 11 outre-mer. « Ce titre apporte à ce site majeur une valeur mondialement reconnue qui réaffirme l’importance de la préservation des zones humides, écosystèmes indispensables au maintien d’une biodiversité menacée et de la qualité de l’eau, mais aussi à la régulation de l’eau et à la lutte contre les inondations, sans oublier leur rôle essentiel dans la captation du carbone », a déclaré le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot.