La première base de loisirs de Seine-Saint-Denis a été inaugurée vendredi 21 mai dans une partie d’une vaste forêt au cœur de Romainville, point d’orgue d’un projet vieux d’une dizaine d’années marqué par une opposition locale tenace.
La première base de loisirs de Seine-Saint-Denis a été inaugurée dans une partie d’une vaste forêt au cœur de Romainville. Le chantier d’aménagement, d’un coût total de 39 millions d’euros et piloté par la Région Ile-de-France, a façonné 4,5 hectares désormais ouverts au public, sur les 62 hectares du site. Une longe passerelle surélevée invite à la déambulation et des aires de jeux ont été installés pour les enfants. « Après ce confinement, avoir un poumon vert enfin ouvert à la population, c’était important« , a déclaré Valérie Pécresse, la présidente (Libres!) de la Région. « Les populations se sont appropriés ce site dès aujourd’hui« , s’est-elle félicitée.
Mme Pécresse, qui fait campagne pour sa réélection aux prochaines régionales de juin, a déroulé sa visite au pas de charge, sans long discours. Une vingtaine de militants du collectif des Amis de la forêt de la Corniche des forts l’ont huée sur son parcours. « Pécresse sécheresse« , « Pécresse coupable« , « la honte« , ont-ils scandé, déplorant « un véritable massacre écologique« . « Des milliers d’arbres abattus, à jamais disparus appauvrissant encore la faune sauvage déjà en souffrance face à l’envahissement du béton et du réchauffement climatique en accélération« , a dénoncé le collectif dans un communiqué. Les opposants, dont l’ex-membre des Rita Mitsouko Catherine Ringer, ont régulièrement bloqué le chantier. « Je regrette que 9.000 arbres aient dû être coupés. Maintenant on est obligés de se tourner vers l’avenir« , a déclaré à l’AFP François Dechy, le maire (divers gauche) de Romainville.
Également président du syndicat mixte chargé de la gestion de cette base – la 12e d’Ile-de-France – M. Dechy reconnait néanmoins « une vraie opportunité pour les familles« . Les partenaires de ce projet ont par ailleurs demandé à l’État qu’une vingtaine d’hectares de forêt soient classés en zone de protection pour être préservés. Situé à deux kilomètres à l’est de Paris, le site de la Corniche des forts se trouve sur d’anciennes carrières de gypse, raison pour laquelle il était fermé au public depuis 1965. Depuis, une végétation foisonnante y avait repris ses droits, parfois dans un enchevêtrements d’arbustes et de ronces, abritant une réelle biodiversité.
