Une analyse de données financières réalisée par la coalition d’ONG Forests & Finance, révèle que la faiblesse des politiques environnementales et la poursuite d’investissements importants dans des secteurs à risques pour les forêts favorisent la déforestation en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et en Afrique occidentale et centrale.
Un rapport du groupe d’ONG Forest & Finance compare les engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des 50 principales institutions financières mondiales et leurs investissements, leurs prêts et leurs garanties accordés à plus de 200 entreprises opérant dans des secteurs liés à la déforestation tels que l’huile de palme et le bœuf. Des grandes institutions comme Bank of America, Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC), Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), et de grands investisseurs comme BlackRock, Vanguard et State Street ont toutes obtenu un score faible. La coalition a constaté une augmentation de 8,1 milliards de dollars américains dans des entreprises liées à la déforestation depuis les premiers mois de la pandémie de Covid-19.
Les données sur les investissements concernent les institutions financières directement impliquées dans les chaînes d’approvisionnement du bœuf, du soja, de l’huile de palme, de la pâte à papier, du caoutchouc et des bois tropicaux, y compris 128 milliards de dollars de souscription de projets de matières premières liés à la déforestation entre 2016 et 2020 et 28 milliards de dollars d’investissement jusqu’en avril 2021. Forest & Finance explique que les politiques des 50 financiers en question étaient « collectivement très faibles ». Seulement neuf institutions financières ont obtenu un score supérieur à 50 %. C’est le cas de la banque néerlandais ABN Amro qui se retrouve en tête avec un score de 71 %. La moyenne générale est de 24%.
Permodalan Nasional Berhad, une société de gestion de fonds malaisienne, a obtenu un score de 0 dans tous les secteurs, ce qui signifie que ses 5,7 milliards de dollars d’investissements en 2021 dans des secteurs à risques forestiers n’étaient pas couverts par des politiques ESG. Le secteur de l’huile de palme en Asie du Sud-Est a été le plus grand bénéficiaire d’investissements, où cinq institutions financières malaisiennes ont représenté un cinquième de tous les investissements dans la région. Les membres de la coalition ont souligné que les chiffres sont probablement sous-estimés en raison des différentes exigences de divulgation dans les diverses juridictions concernées, ainsi que de la nature complexe des prêts pour de telles entreprises.
