La Chine accueille, du 6 au 16 septembre 2017, la 13e Conférence des Parties à la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Ce sera l’occasion, pour les Etats, d’établir le plan d’actions pour la période 2018-2030
Contrairement à une idée reçue, la désertification ne se résume pas à l’avancée des déserts. Elle correspond à la dégradation des terres des zones climatiques arides, semi-arides et sub-humides sèches. Ce phénomène résulte de processus multiples, dont les principaux responsables sont les activités humaines et le changement climatique qui amplifie les impacts négatifs sur les sols et la végétation. Ce phénomène touche désormais presque la moitié de la superficie de la planète et près de deux milliards d’habitants.
Depuis 1992, au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, la désertification fait l’objet d’une convention internationale, au même titre que le climat et la biodiversité. L’inclusion du concept de la neutralité en matière de dégradation des terres dans les Objectifs de développement durable (ODD, cible 15.3) fait de la lutte contre la désertification un véritable enjeu de développement durable.
En France, l’Institut de recherche sur le développement (IRD), est à la pointe de l’exploration scientifique des causes et conséquences de la désertification. Ses chercheurs apporteront leur expertise à la COP 13 et informeront les participants sur les actions qu’ils conduisent ou auxquelles ils participent, parmi lesquelles :
- L’Analyse pluridisciplinaire des dynamiques environnementales et socio-économiques de la dégradation des terres. Ces études sont réalisées grâce à des observations à long terme sur le terrain, comme celles de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS, Tunisie), avec lequel l’IRD collabore depuis les années 2000 en Afrique ;
- Le développement d’outils pertinents pour diagnostiquer et évaluer l’état des terres et des sols. C’est le cas d’ EX-ACT (Ex-ante carbon balance tool), développé par l’IRD en partenariat avec la FAO. Cet outil fournit une estimation des impacts de l’usage et du changement d’usage des sols sur les émissions de gaz à effet de serre et la séquestration du carbone, et permet ainsi d’évaluer des projets, filières de production agricole ou politiques environnementales ;
- L’accompagnement des décideurs dans la mise en place de politiques de lutte contre la désertification. L’IRD contribue notamment à des initiatives internationales comme la grande muraille verte (GMV) et le » 4 pour 1000″, qui a pour objectif d’améliorer les stocks de matière organique des sols de 4 pour 1000 par an, afin de compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre de la planète et contribuer par ailleurs à la sécurité alimentaire.