Les éléphants d’Asie enterrent leurs petits décédés et les pleurent (étude)

Marcel Langthim de Pixabay

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Marcel Langthim de Pixabay
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Les éléphants d’Asie enterrent leurs petits décédés et les pleurent bruyamment, selon une étude réalisée par des scientifiques indiens, détaillant le comportement des pachydermes évoquant les rites funéraires humains.

Les chercheurs ont identifié cinq sites où un éléphanteau avait été enterré à chaque fois par des éléphants, dans le nord du Bengale en Inde en 2022 et 2023, selon l’étude publiée cette semaine dans le Journal of Threatened Taxa.

Les cinq éléphanteaux, âgés de trois mois à un an, sont tous morts d’une défaillance d’organe.

Ils ont constaté, dans chaque cas, que le troupeau avait transporté l’éléphanteau décédé par le tronc et les pattes avant de l’enterrer sur le dos.

« Grâce à des observations opportunes, des photographies numériques, des notes de terrain et des rapports d’autopsie, nous suggérons que les dépouilles ont été enterrées à la manière étrange d’un gisant, quelle que soit la raison de la mort du petit », indique l’étude.

Dans un cas, le troupeau a barri bruyamment autour de l’éléphanteau gisant sous terre, ont écrit les auteurs de l’étude.

L’étude explique que seuls les petits sont enterrés ainsi, le transport des adultes est « non-réalisable » par le troupeau en raison de leur taille et de leur poids.

Les auteurs Parveen Kaswan et Akashdeep Roy ont précisé que leurs recherches n’avaient révélé « aucune intervention humaine directe » dans l’enterrement de chacun des cinq éléphanteaux.

Des empreintes claires de 15 à 20 éléphants ont été observées autour des lieux de sépulture et sur la terre sous laquelle les dépouilles étaient ensevelies.

Les éléphants ont enterré les petits dans les canaux d’irrigation de plantations de thé, à quelques centaines de mètres d’établissements humains.

Les éléphants sont connus pour leur comportement social et coopératif, mais l’enterrement de petits n’avait été que « brièvement étudié » parmi les éléphants d’Afrique.

Le phénomène était encore inexploré parmi leurs cousins asiatiques, selon l’étude.

On sait que les éléphants sauvages d’Afrique et d’Asie visitent les dépouilles de leurs congénères adultes à différents stades de décomposition, mais cette étude a révélé des comportements différents.

Dans les cinq cas, le troupeau « a fui le site dans les 40 minutes suivant l’enterrement » et a ensuite évité de retourner dans la zone, empruntant plutôt des routes de migration parallèles.

Les éléphants d’Asie figurent sur la liste des espèces en voie de disparition dressée par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

On estime que 26.000 d’entre eux vivent à l’état sauvage, principalement en Inde mais il en demeure aussi quelques-uns en Asie du Sud-Est. Hors captivité, ils vivent en moyenne de 60 à 70 ans.