Une nouvelle étude réalisée sur un escargot met en avant l’importance de l’environnement du développement d’un individu dans la construction de sa personnalité. Les résultats publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B expliquent comment les animaux acquièrent leur personnalité.
Le comportement d’un animal est très variable d’un individu à l’autre. Comme l’humain, chaque individu à sa personnalité. La personnalité animale définit la manière dont les individus agissent et appréhendent leur environnement. Elle a été décrite chez de nombreuses espèces, allant du poisson à l’araignée, et même chez les bactéries. Cependant, son origine reste encore mal connue. Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs du Laboratoire d’écologie des hydrosystèmes naturels a supposé que le comportement des animaux serait plus ou moins diversifié en fonction de l’environnement qu’ils ont expérimenté au cours de leur vie, ou de l’environnement de leurs parents. Ils ont testé cette hypothèse sur la physe aiguë (Physa acuta), un petit escargot d’eau douce présent dans tous les cours d’eau de France.
L’équipe s’est intéressée en particulier à la réponse comportementale de ces escargots à leurs prédateurs, les écrevisses. Les chercheurs ont d’abord élevé une première génération d’escargots (les parents), observant leur comportement en l’absence ou présence d’odeur d’écrevisses. Ils ont ensuite effectué les mêmes tests sur leurs descendants, mesurant chez eux le temps mis pour fuir le prédateur. Face à un prédateur, le physe se met hors de leur portée en sortant de l’eau.
Les auteurs constatent alors que chacun des escargots possède une personnalité qui lui est propre. Certains escargots sont peureux – fuite très rapide – alors que d’autres sont plus téméraires – fuite lente. De plus, ces différences de comportements entre les escargots se sont maintenues au cours des différents tests. Ces comportements se sont révélés plus diversifiés chez les escargots qui se sont développés en présence d’odeurs d’écrevisses que chez les escargots qui se sont développés sans odeurs. En revanche, les expériences vécues par les parents ne semblent pas intervenir sur la personnalité des descendants.
Les résultats publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B permet de voir comment les différentes expériences peuvent ponctuer la vie d’un individu et par conséquent influer sur sa façon d’appréhender son environnement soit sa personnalité.
