« Pas soutenus », « décrédibilisés »: des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) de Brest, dont les bureaux ont été incendiés au lendemain d’une manifestation de pêcheurs, ont demandé une rencontre au Secrétaire d’Etat à la Mer.
« Comment pouvons-nous continuer nos missions lorsque les agissements extrémistes de certains manifestants ne font pas l’objet de condamnation ferme de la part du gouvernement? », demandent-il. Le 31 mars, un incendie a détruit une partie de l’ancienne capitainerie de Brest, qui abrite les bureaux de l’OFB, cible la veille de nombreux tirs de fusées et feux de détresse de pêcheurs en colère. Les policiers n’étaient alors pas intervenus pour empêcher la dégradation du bâtiment par les manifestants. L’incendie a pu être provoqué par des braises attisées par le vent violent, selon la sous-préfecture, qui a évoqué une « hypothèse ». « Du fait de ce sinistre, 35 agents ont perdu leur lieu de travail à Brest, de nombreux dossiers et travaux en cours et pour certains des effets personnels », selon la lettre, qui demande une rencontre avec le secrétaire d’Etat à la Mer, Hervé Berville, afin de « lever les incompréhensions relatives aux prises de position politique ». Ce courrier, qui n’avait pas vocation à être rendue public, visait à provoquer une rencontre entre M. Berville et les agents de l’OFB. Sollicité par l’AFP, le cabinet de M. Berville n’a pas répondu dans l’immédiat, rappelant seulement que le secrétaire d’Etat avait contacté le préfet et écrit une lettre de soutien à l’OFB après l’incendie. Selon Sylvain Michel, représentant du personnel CGT à l’OFB, M. Berville a « envenimé la situation » avec « des discours qui ont décrédibilisé nos missions et mis en cause notre travail de conseil de l’Etat », notamment en s’opposant à toute mesure contraignante pour la pêche dans les aires marines protégées. « On a vraiment l’impression qu’Hervé Berville jouait contre nous pour rendre notre travail inopérant », a ajouté M. Michel. « Beaucoup de collègues se demandent si leur travail sert encore à quelque chose. » Dans cette lettre, les agents disent ainsi ne pouvoir « ni comprendre, ni accepter, l’absence de messages de vérité sur les nécessaires changements que la filière (pêche) doit encore engager », alors que « les résultats pour la protection de la biodiversité » sont « timides » et que « de nombreuses problématiques restent à traiter : captures accidentelles d’espèces protégées, dégradation des habitats marins, relargage de carbone océanique… ». « On ne se sent pas du tout soutenus », a déclaré un agent à l’AFP, se disant encore « traumatisé » par l’incendie.