Par Jean-Philippe Grillet – En dépit de son humour souvent bienvenu, l’auteur agace à trop parler de lui, allant jusqu’à nous confier l’adresse et le numéro de téléphone de ses bistrots et restaurants préférés !
Cependant, le livre surprend et passionne car il nous entraîne, comme l’annonce le titre, au fil de Ces fleuves qui coulent en nous : le sang, les larmes, qui ne se contentent pas de laver les yeux, elles réveillent le cœur, elles sont le sang de l’âme, la lymphe, les humeurs et autres liquides plus ou moins fluides, secrètement féminins ou masculins. Il les compare, les relie à ceux qui font vivre la nature comme la sève des arbres – un chêne peut évaporer 1 000 litres d’eau par jour – et surtout les zones humides, ruisseaux, rivières et fleuves.
Parmi tous les fleuves qui coulent en nous, le plus vital est celui de l’amitié, affirme Orsenna. C’est ainsi qu’il recourt souvent à divers amis, médecins et autres scientifiques afin de mieux connaître un sujet qu’il fait l’effort de découvrir pour nous l’expliquer au mieux. Cet aspect de sa démarche est très séduisant car, plus la lecture avance, plus nous parvenons à établir et comprendre les liens multiples entre notre corps et notre planète.
Jean-Philippe Grillet
Ces fleuves qui coulent en nous, Érik Orsenna, Julliard, 2025, 203 pages, 21 €
