La capture d’oiseaux avec de la glu pratiquée en France peut être compatible avec la directive Oiseaux « si cette chasse revêt une importance culturelle« , a estimé l’avocate générale de la Cour de justice de l’UE dans un avis publié jeudi 19 novembre.
Les juges européens ne sont pas tenus de suivre cette opinion lorsqu’ils rendront leur décision. La France est le dernier pays de l’UE à autoriser l’utilisation de la glu pour capturer des oiseaux sauvages. La pratique a été suspendue par le président Emmanuel Macron pour la saison de chasse 2020 dans l’attente de la décision de la Cour de Justice de l’UE saisie par le Conseil d’État. Selon l’avocate générale de la CJUE, l’Allemande Juliane Kokott, « la chasse aux gluaux peut être considérée comme correspondant à une exploitation judicieuse des espèces d’oiseaux concernées, si les autorités compétentes françaises parviennent raisonnablement à la conclusion que le maintien d’un mode de chasse traditionnel à des fins récréationnelles, répandu au niveau régional, a une importance culturelle« .
Ses conclusions sont toutefois restrictives. « La chasse doit se limiter au prélèvement de petites quantités des espèces d’oiseaux concernées« , précise-t-elle. Juliane Kokott réclame en outre « une surveillance et un contrôle strict » et impose que « le critère de sélectivité soit respecté« . « Une méthode de chasse peut être reconnue comme suffisamment sélective s’il est acquis que la capture involontaire d’espèces d’oiseaux différentes et les conséquences d’une telle capture sont acceptables par rapport à l’importance culturelle du mode de capture« , précise-t-elle. La chasse à la glu divise chasseurs et défenseurs de la nature en France où elle est encore pratiquée pour la capture de grives et de merles noirs dans cinq départements du sud-est (Alpes-de Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse). Les oiseaux piégés sur des tiges enduites de colle sont ensuite utilisés pour attirer d’autres oiseaux tirés par les chasseurs.