La chasse ouvre dimanche à 08h00 jusqu’au 28 février 2019 dans tous les départements du sud de la France et trois départements de l’Est – le Doubs, le Jura et la Haute-Saône – annonce sur son site l’Office national de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS).
Ce calendrier, fixé par arrêté préfectoral, concerne la chasse au gibier à poils et à plumes, avec quelques restrictions variant selon les départements pour certaines espèces. « Le moral est au beau fixe, le grand gibier et le petit gibier seront au rendez-vous », a assuré samedi Henri Sabarot, président de la Fédération de chasse de Gironde, la plus importante de France avec plus de 42.000 chasseurs. Cette ouverture intervient quelques jours après que le président Emmanuel Macron a donné son aval pour diviser par deux le prix du permis national de chasse, qui passera ainsi de 400 euros à 200 euros. Selon la Fédération nationale des chasseurs (FNC), en 2015, la France comptait plus de 1,1 million de chasseurs pratiquants. Fin août, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a mis en doute l’efficacité des chasseurs à lutter contre la prolifération des sangliers. « (Il y a) 700.000 sangliers abattus (par an), mais il y en a quatre millions sur le territoire, a déclaré Mme Lambert, souhaitant plus de chasseurs, moins de sangliers, moins de dégâts ». Dans le viseur de la présidente de la FNSEA, deux textes approuvés par le Conseil national de la chasse, qui réforment les modalités de la chasse au sanglier. L’un allonge la période de chasse au sanglier d’un mois, et l’autre retire le sanglier des espèces « nuisibles », ce qui entraîne de facto la suppression du droit pour les agriculteurs de tirer ou faire tirer des sangliers en mars. Les chasseurs sont pour leur part inquiets des modalités de la nouvelle gestion des espèces chassables. Dans le cadre de cette réforme, un conseil pour la gestion des espèces, constitué de scientifiques, doit être mis en place dès octobre. Il devra formuler « un avis et une proposition au gouvernement. C’est lui qui décidera du quota et du caractère chassable ou non de l’espèce », a expliqué vendredi Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à la Transition écologique. « Je souhaite que la préfiguration puisse se faire pour le mois d’octobre, c’est un délai assez court, a expliqué à l’AFP M. Lecornu, venu à la rencontre des chasseurs sur le site de la réserve de la Grand’Mare, au coeur du parc naturel régional des boucles de la Seine normande, à Saint-Opportune-de-la-Mare. Le conseil sera constitué en empruntant aux équipes scientifiques déjà disponiblse, celle du muséum d’histoire naturelle, de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) et de l’AFB (Agence française pour la biodiversité), a précisé le secrétaire d’État. Son travail sera de formuler un avis et une proposition au ministre de la chasse. C’est lui qui décidera du quota et du caractère chassable ou non de l’espèce. Il y a déjà pas mal de savoir et de connaissance à faire remonter des fédérations de chasse, des ONG qui permettent de faire une préfiguration sur au moins six premières espèces pour mettre en oeuvre cette gestion adaptative qui est une véritable révolution dans la chasse française, a-t-il affirmé. Lorsqu’une espèce est en difficulté, il faut savoir ralentir les prélèvements et la chasse. Lorsqu’au contraire une espèce est en meilleur état, il faut savoir la remettre dans les espèces chassables », a ajouté M. Lecornu. Concernant la publicité polémique de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) affirmant « Les chasseurs, premiers écologistes de France »: « c’est un slogan, a considéré M. Lecornu, On est tous écologistes aujourd’hui. On a besoin de tous les acteurs pour le faire. Dans notre réforme, il y a une éco-contribution qui va quand même se porter à 16 millions d’euros par an, des chasseurs pour la biodiversité. Pour la première fois, de manière générale et universelle, les chasseurs vont financer des restitutions de milieux, de haies, des chemins ruraux… », a-t-il souligné.