Le préfet a abrogé son arrêté qui rendait l’espèce chassable jusqu’au 1er juin.
Et puis non, finalement. Tout bien réfléchi, le pigeon ramier n’est pas une espèce nuisible en Ardèche. Dix jours après un premier arrêté qui autorisait la chasse printanière de cette espèce migratrice, le préfet du département a publié lundi un nouvel arrêté qui annule purement et simplement le précédent. L’explication est fournie dans les visas du nouvel arrêté: « VU l’instruction ministérielle en date du 16 février 2017 du ministre en charge de l’environnement, de l’énergie et de la mer et en charge des relations internationales sur le climat »…
En clair : Ségolène Royal est intervenue pour enjoindre au préfet de revoir sa copie. Il faut dire que les motivations du précédent arrêté semblaient plutôt friables : pour classer le pigeon ramier dans la catégorie « nuisibles », le préfet faisait état de dommages aux cultures à cette période de l’année. Or selon France Bleu Ardèche, la chambre d’agriculture du département a indiqué n’avoir pas eu connaissance de dégâts causés par des pigeons ramiers. Et si elle a malgré tout donné un avis favorable au classement du volatile dans la catégorie « nuisible », c’était « par solidarité avec les départements voisins ». Par la voix de son président Jacques Aurange, la fédération départementale des chasseurs de l’Ardèche, dont les demandes répétées, depuis plusieurs années, avaient conduit le préfet à prendre son premier arrêté, a fait connaître son mécontentement : « On est en colère, a-t-il déclaré. C’est une méthode brutale, choquante. Ce n’est pas normal que de sa tour d’argent à Paris, madame la ministre demande l’abrogation de cet arrêté ».
A l’inverse, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui s’apprêtait à introduire un recours devant le tribunal administratif, a exprimé sa satisfaction.