Le lundi 11 janvier 2021, la France organise un « One Planet Summit » à Paris, consacré à la biodiversité. L’objectif principal est de relancer une diplomatie verte mise à l’arrêt par le Covid-19, pandémie qui illustre précisément les dangers des dérèglements environnementaux. Emmanuel Macron se rendra dans l’Eure, au lendemain de cet évènement, pour rencontrer des agriculteurs engagés dans la transition écologique.
La France organise lundi 11 janvier à Paris un « One Planet Summit » consacré à la biodiversité, avec pour objectif de relancer une diplomatie verte mise à l’arrêt par le Covid-19, pandémie qui illustre précisément les dangers des dérèglements environnementaux. Une trentaine de personnalités doivent intervenir, principalement par visio en raison de la crise sanitaire. Parmi elles, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres,le président de la Banque mondiale David Malpass, l’héritier du trône britannique le prince Charles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel, les Premiers ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau, le président du Costa Rica Carlos Alvarado, la présidente de la BCE Christine Lagarde ou le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Chacun devrait présenter des initiatives ou prendre des engagements concrets autour des quatre thèmes de la conférence : protection des écosystèmes terrestres et marins ; promotion de l’agro-écologie ; mobilisation des financements ; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine. Un dernier thème brûlant alors que la pandémie de Covid-19 illustre l’inquiétante multiplication des zoonoses, maladies qui passent de l’animal à l’homme, notamment en raison des contacts plus fréquents entre espèces causées par la destruction des habitats sauvages.
Paris espère ainsi « faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes, » explique une source à l’Élysée. Car face aux épidémies comme au réchauffement (l’année 2020 vient de se classer comme la plus chaude ex-aequo jamais enregistrée) « la préservation de la biodiversité est quelque part notre assurance vie collective« . Or, la diplomatie verte a pris du retard, avec une quasi année blanche en 2020. Côté biodiversité, le congrès de l’Union internationale de conservation de la nature et la COP15, qui a pour objectif d’établir un plan mondial pour protéger et restaurer d’ici 2050 les écosystèmes indispensables à l’humanité, ont dû être reportés à l’automne 2021. Côté climat, la COP26 prévue à Glasgow (Ecosse) a aussi été retardée d’un an, à novembre 2021 si tout va bien.
Le « One Planet » ambitionne donc de « participer à la construction de la mobilisation » pour réussir cette séquence diplomatique en « montrant qu’il est possible d’agir pour la préservation de la planète, de la biodiversité, de façon très concrète« . Concernant la protection des écosystèmes, le sommet veut relancer la « Coalition de la haute ambition pour la nature » – chapeautée par la France, la Grande-Bretagne et le Costa Rica -, avec pour objectif d’y intégrer une cinquantaine de pays, chacun s’engageant à placer 30% de son territoire en espaces protégés.
Sur la question des financements en faveur de la biodiversité, il ambitionne de porter une coalition visant à consacrer 30% des financements publics en faveur du climat à des « solutions basées sur la nature » (reboisement par exemple). La création d’une alliance d’investisseurs privés pourrait également être annoncée. Dans le domaine de l’agroécologie, divers projets devraient être annoncés. Le « One Planet » sera également précédé d’un forum de l’investissement consacré au programme de « Grande muraille verte » de l’Union africaine, qui vise à lutter contre la désertification autour du Sahara. Forum qui a pour objectif d’obtenir des engagements atteignant au total 10 milliards de dollars. Un dispositif de suivi doit également être mis en place. Et sur le dossier lien entre biodiversité et santé, le « One Planet » doit notamment lancer une alliance de recherche sur la « prévention de l’émergence de zoonoses » (Prezode), visant à fédérer divers programmes existants.
Dans le prolongement de ce sommet international, le chef de l’État se rendra dans l’Eure mardi. Il « ira à la rencontre d’agriculteurs engagés dans l’agro-écologie et dans la restauration de la biodiversité« , a souligné la présidence. Il sera accompagné de plusieurs ministres, dont celui de l’Agriculture Julien Denormandie. Emmanuel Macron se rendra donc dans l’Eure mardi. Il s’intéressera notamment à l’action des Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE), qui permettent une reconnaissance par l’État de l’engagement collectif d’agriculteurs dans la modification ou la consolidation de leurs pratiques en visant une performance économique, environnementale et sociale, a précisé l’Élysée.