La FNSEA a déposé plainte contre un collectif d’opposants après des dégradations et des appels à la dégradation de « bassines », des réserves d’eau géantes dédiées à l’irrigation agricole, ont indiqué le syndicat agricole et le parquet de La Rochelle jeudi.
Le syndicat agricole dénonce un « appel clair à la violence » après la diffusion sur internet cette semaine d’une vidéo, qui détaille à la façon d’un tutoriel, les méthodes pour « démanteler une méga-bassine » et revendique la destruction fin septembre de la réserve d’eau géante de la Laigne, près de La Rochelle. Cette vidéo, réalisée par un groupe inconnu, montre plusieurs personnes cagoulées, cutters en mains, en train de lacérer les bâches installées sur les flancs de la « bassine » de la Laigne. Elle a été relayée le lendemain sur la page Facebook du collectif d’opposants Bassines Non Merci. La FNSEA a déposé plainte contre ce collectif, et demande le retrait de cette vidéo, qu’elle considère comme « une incitation à la violence« . « On ne connaît pas ce groupe » et « on a aucune idée des personnes » qui ont réalisé cette vidéo, a réagi auprès de l’AFP Julien Le Guet, le porte-parole de Bassines Non Merci. Le collectif dit envisager de « retourner la plainte » contre la FNSEA « pour diffamation ».
Selon le parquet de la Rochelle, deux autres plaintes contre X ont été déposées par des exploitants agricoles pour la dégradation de deux bassines, celle de la Laigne et une deuxième à Benon, distantes de quelques km. Pour Cédric Tranquard, président de la FNSEA en Charente-Maritime, les dégâts sont évalués à « plus de 500.000 euros » sur ces deux réserves qui alimentent en eau cinq agriculteurs depuis plus de six ans. « On saisit le procureur pour calmer un peu les agriculteurs. Aujourd’hui, les gens sont à cran, à bout », a-t-il expliqué à l’AFP, en assurant que la profession est la cible d’intimidations: agressions verbales sur les réseaux sociaux, tags, menaces. Ces réserves contestées doivent être alimentées par les cours d’eau et les nappes phréatiques en hiver, et servir l’été quand les nappes sont au plus bas, ce qui fait dire aux opposants qu’elles constituent une « privatisation rampante de l’eau au profit de quelques-uns ».