🔻L’air contient des quantités importantes d’ADN animal

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2002
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Une étude publiée dans la revue bioRxiv démontre que l’atmosphère peut contenir de l’ADN provenant de nombreuses espèces animales.

Si cela fait maintenant quelques années que les scientifiques s’intéressent à l’ADN d’espèces terrestres retrouvé dans l’eau, beaucoup moins de recherches ont été menées pour l’ADN présent dans l’air. Une nouvelle étude publiée dans la revue BioRxiv démontre cependant que l’atmosphère peut contenir des quantités importantes d’ADN provenant de nombreuses espèces animales. Les résultats suggèrent que l’échantillonnage de l’air pourrait constituer un moyen plus rapide et moins coûteux d’étudier les créatures dans les écosystèmes.

Il n’est pas évident de savoir quelle quantité de tissus s’échappe des animaux ou combien de temps le contenu génétique de ces cellules persiste dans l’air. Un article publié dans le journal Science explique que début 2021, Elizabeth Clare, écologiste moléculaire à l’université York, a signalé dans la revue PeerJ que l’ADN électronique de rats-taupes nus pouvait être détecté dans des échantillons d’air prélevés en laboratoire. Pour savoir si l’ADN électronique des animaux pouvait être détecté à l’extérieur, elle s’est rendue dans un zoo avec des collègues de l’université Queen Mary de Londres. Dans cet endroit, les espèces sont connues et absentes du paysage environnant, l’équipe a donc pu déterminer la source de l’ADN électronique en suspension dans l’air qu’elle a trouvé. En décembre 2020, Clare a installé des pompes à vide (permettant d’extraire l’air ou tout autre gaz contenu dans une enceinte close)  à 20 endroits du parc zoologique de Hamerton et les a laissées fonctionner pendant 30 minutes.

Clare a recueilli au total 72 échantillons d’air à l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments du zoo.  Son équipe a identifié 17 espèces détenues au zoo et d’autres vivant à proximité ou dans les environs, comme les hérissons et les cerfs. Certains ADN d’animaux du zoo ont été trouvés à près de 300 mètres des enclos des animaux. Elle a également détecté de l’ADN en suspension dans l’air provenant probablement de la viande de poulet, de porc, de vache et de cheval donnée en pâture à des prédateurs captifs à l’intérieur. Au total, l’équipe a détecté 25 espèces de mammifères et d’oiseaux.

Les données récoltées prouvent que l’ADN de l’air est concentré autour des zones récemment habitées, mais qu’il y a une dispersion loin de la source, suggérant une écologie du mouvement de l’ADN de l’air qui souligne le potentiel de l’échantillonnage de l’ADN de l’air à distance. Les résultats démontrent aussi le potentiel profond de l’air comme source d’ADN pour la biosurveillance terrestre globale et l’analyse écologique.

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