🔻A quel point une plante est-elle envahissante ?

Photo d'illustration © anthark de Pixabay

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Les plantes exotiques envahissantes peuvent générer une menace pour les écosystèmes natifs et les sociétés. En revanche, ce n’est pas le cas de toutes les plantes exotiques. Afin de mieux comprendre cela, une étude récemment publiée dans la revue Proceedings of the national academy of sciences (PNAS) étudie les différents degrés  d’invasion chez les plantes exotiques en Europe.

Les espèces exotiques envahissantes constituent une menace majeure pour la biodiversité et les écosystèmes. Une espèce végétale est qualifiée de « plante exotique envahissante » lorsqu’elle est introduite par l’homme en dehors de son aire de répartition ou de dispersion naturelle et qu’elle arrive à s’y implanter de manière pérenne et à proliférer, indique le centre national de la recherche scientifique (CNRS). Afin de mieux comprendre ces espèces non-indigènes, une équipe internationale de chercheurs en écologie a étudié les différents degrés d’envahissement ou d’invasion chez les plantes exotiques en Europe. De manière générale, les auteurs notent que les plantes les plus envahissantes sur le continent sont majoritairement originaire de zones biogéographiques bien distinctes d’Asie ou des Amériques alors que celles qui proviennent d’autres régions du continent européen sont moins envahissantes.

Pour déterminer le degré d’invasion d’une espèce, les chercheurs se sont intéressés à trois axes : la capacité de l’espèce à être localement abondante et dominante ; sa propension à s’étendre géographiquement et être fréquente ; et sa tolérance vis-à-vis d’une variété d’habitats naturels. Selon les recherches, une espèce qui réunit ces trois facteurs est considérée « super envahissante ». Mais d’autres combinaisons sont envisageables, une espèce envahissante peut également être dominante localement sans s’étendre géographiquement.

Les résultats publiés dans la revue Proceedings of the national academy of sciences (PNAS) montrent qu’une espèce localement abondante, qu’elle soit native ou exotique en Europe, a tendance à être également très répandue géographiquement et dans une grande variété d’habitats différents. Les auteurs constatent que les espèces « super envahissantes » qui remplissent les trois facteurs ont tendance à être originaire d’autres continents notamment l’Asie ou les Amériques alors que celles qui sont un peu moins envahissantes proviennent d’autres régions du continent européen. Il existe cependant quelques exceptions à la règle générale qui dit qu’une espèce ayant tendance à exceller le long d’une dimension excelle également le long des deux autres dimensions.

En effet, les chercheurs ont démontré que les espèces exotiques les plus récemment introduites ont tendance à exceller le long d’une seule dimension, mais qu’il est possible qu’avec le temps, elles excellent le long des deux autres dimensions pour à leur tour devenir des espèces exotiques « super envahissantes », précise le CNRS dans un communiqué partageant les résultats de l’étude. Les chercheurs concluent alors que connaître la capacité des espèces exotiques à devenir envahissante selon les trois dimensions permet de mieux comprendre le processus d’invasion, mais aussi de pouvoir anticiper de futures invasions.

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