Le coup de nageoire des baleines à bosse pour chasser (1 mn)

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Pour la première fois, des baleines à bosse ont été filmées utilisant leurs nageoires pectorales de façon complexe pour attraper des poissons.

Les baleines à bosse possèdent des nageoires pectorales exceptionnellement longues (presque un tiers de leur corps), qui facilitent la navigation en eaux peu profondes, l’accélération rapide pour la pêche aux harengs et leur confèrent une manœuvrabilité accrue. Leur utilisation pour rassembler ou manipuler des proies est supposée depuis les années 1930, mais aucune preuve visuelle n’avait été apportée. Madison Kosma, une étudiante diplômée de l’Université d’Alaska, à Fairbanks, a pu obtenir des images aériennes inédites de chasse de baleines à bosse, grâce à un drone. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]

Elle a pu ainsi décrire précisément dans une étude leurs comportements.Au printemps 2018, lorsque l’écloserie Hidden Falls de Baranof Island, dans le sud-est de l’Alaska, a relâché quelque 50 millions de saumons juvéniles, Kosma a pu observer comment deux mâles adultes ont utilisé leurs nageoires pectorales pour les manger: ils créent des mini-courants qui effraient les poissons sans méfiance ; en réaction, ils se réfugient par erreur dans la bouche sombre et semblable à une grotte des baleines. Plus précisément, les cétacés nagent d’abord en cercle serré sous les poissons et forment un filet de bulles pour les piéger et empêcher leur évasion. Ensuite, ils effectuent des mouvements de nageoires pour créer des courants qui les emportent vers leur bouche. Par ailleurs, ils utilisent le dessous blanc de leurs nageoires pour confondre les poissons et se positionnent de telle façon à réfléchir la lumière et modifier leur trajectoire.

La scientifique souligne que ses observations ne s’appliquent jusqu’à présent qu’à la chasse des jeunes saumons relâchés en écloserie, et qu’il s’agirait de savoir si elles concernent également les autres populations de baleines à bosse dans le monde. « Nos résultats suggèrent que la plasticité comportementale peut faciliter la recherche de nourriture dans des environnements changeants« , conclut-elle.

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