Une concession forestière de 950 km2 appartenant à l’entreprise américaine « Forestland Group » a été rachetée par une coalition d’ONG afin que sa riche biodiversité soit préservée.
Au Bélize, les arbres ne seront plus coupés dans une zone de 950 km², après que le terrain a été acheté par une coalition d’organisations de conservation, le 22 avril 2021, à l’occasion de la Journée de la Terre, pour sauver de la déforestation l’une des dernières jungles primaires du monde. La « Forêt Maya de Belize » fait partie d’une forêt tropicale de 150 000 km2 située au Mexique, au Belize et au Guatemala et connue sous le nom de « Selva Maya », un haut lieu de la biodiversité qui abrite cinq espèces de félins sauvages (jaguars, margay, ocelot, jaguarundi et puma), des singes-araignées, des singes hurleurs et des centaines d’espèces d’oiseaux.
Combinée à la réserve adjacente du Rio Bravo, la Forêt Maya de Belize crée une zone protégée qui couvre 9 % de la masse continentale du Belize, contribuant à sécuriser un corridor vital pour la faune sauvage à travers le nord du Guatemala, le sud du Mexique et le Belize. La protection de cette vaste zone, et d’autres, contribuera à atténuer les effets de la crise climatique : des forêts comme celles-ci renferment de grandes quantités de carbone qui sont relâchées dans l’atmosphère en cas de déforestation.
La zone appartenait au « Forestland Group », une entreprise américaine qui disposait de permis d’exploitation forestière durable. Lorsqu’elle a été mise en vente, Nature Conservancy et d’autres organisations, dont Rainforest Trust, World Land Trust, l’Institut de recherche environnementale de l’université de Belize et Wildlife Conservation Society, y ont vu une opportunité d’acheter la terre, afin qu’elle ne soit pas convertie pour l’agriculture industrielle.
La coalition d’organisations a précisé qu’au moment de l’achat de cette zone par le Forestland Group, aucune personne ne vivait sur la propriété et n’a été expropriée. Cependant, il existe des communautés locales tout autour de la propriété, qui n’avaient pas accès à la terre. Elles pourront désormais s’y rendre et se reconnecter aux anciens sites sacrés qu’elle héberge. Le Belize Maya Forest Trust est par ailleurs entré dans un processus de consultation avec ces communautés, afin d’évaluer les opportunités d’inclure un éco-tourisme à faible impact au plan d’action de conservation. Il pourrait également y avoir de l’agriculture durable (développement des systèmes agroforestiers et les systèmes de restauration des sols), ainsi que de la recherche scientifique. La seule chose qui n’est pas sur la table est l’extraction de ressources naturelles, comme le bois.
Le Belize a lancé plusieurs initiatives ces dernières années pour protéger ses ressources naturelles. En 2018, les forages pétroliers au large de ses côtes ont été interdits pour sauvegarder les environnements marins et la lucrative industrie de la plongée. Près de 40 % de la masse terrestre du pays fait également l’objet d’une forme de protection. Mais les politiques environnementales du gouvernement sont également pragmatiques, fondées sur la valeur que la nature apporte, de l’approvisionnement en nourriture et en eau au tourisme, l’un des principaux générateurs de revenus du pays.