Le communiqué publié le 19 mars par le président de la Fédération nationale des chasseurs de France (FNC), Willy Schraen, mérite une attention particulière…
Dans un premier communiqué, le 17 mars, la FNC expliquait qu’en temps de confinement les chasseurs pouvaient continuer à chasser, à condition de le faire seuls et de se munir de l’attestation de rigueur en cochant la case « activité physique individuelle ».
Contrordre deux jours plus tard :
« Le Covid-19 évolue et les consignes sanitaires permettant de lutter contre sa propagation aussi… Suite à mon premier communiqué qui avait pourtant été validé par le Ministère, de nouvelles mesures ont été prises par le gouvernement et elles sont applicables dès aujourd’hui »,
écrit le président Willy Schraen… qui poursuit immédiatement :
« Évidemment, même pendant une crise majeure comme celle que nous vivons,l’écologie punitive continue son travail politique contre les ruraux et la chasse en général, en faisant le siège du Ministère de l’Écologie. A noter aussi que de nombreux chasseurs y vont de leur interprétation personnelle des recommandations. Bref, un beau bordel général et des gens qui se posent beaucoup de questions au regard de cette cacophonie ».
Si les consignes gouvernementales « ont évolué »,ce serait donc le fait des tenants de « l’écologie punitive » acharnés contre «les ruraux ». Il est courant à la FNC d’enrôles tous les ruraux parmi les chasseurs… Et de fustiger les défenseurs de la faune, dont on comprend ici qu’ils auraient, pour le moins, infiltré les comités scientifiques qui conseillent le gouvernement, voire le gouvernement lui-même !
La suite est plus factuelle (…mais le meilleur est à venir) :
« Je vous demande donc de vous référez(sic !) uniquement aux communiqués généraux de la FNC et bien sûr aux décisions prises, in fine, par votre Fédération Départementale. Pour revenir aux changements :
– Toute action de régulation ou de chasse est dorénavant INTERDITE,
– Le piégeage et le gardiennage sont dorénavant INTERDITS,
– L’agrainage du petit gibier ou des sangliers est dorénavant INTERDIT,
– Vous pouvez toujours aller nourrir vos animaux (chiens, chevaux, appelants, etc.) qui ne se trouvent pas sur votre lieu de résidence à condition d’être SEUL. Vous devez alors vous munir de votre attestation dûment remplie et de votre permis de chasser.
Mes chers amis,
Je vous (re)demande la plus grande prudence et de faire le maximum afin de stopper la propagation de l’épidémie au plus vite ! Rester chez soi s’il n’y a pas d’urgence est au final la meilleure solution.
Bien sûr, beaucoup de questions restent en suspens, comme les dégâts occasionnés aux cultures et le paiement de ceux-ci dans quelques mois. Il est évident que vu les dernières décisions prises, les fédérations et les chasseurs ne pourront être mis à contribution ».
Puis le placide Willy Schraen se lâche… un peu :
« Je voudrais également vous demander de ne pas répondre aux abrutis de l’écologie punitive, de l’antispécisme et des pseudos naturalistes qui vous traînent dans la boue sur les réseaux sociaux. Cette période troublée révèlera les côtés les plus sombres de l’espèce Humaine, mais ne rentrez pas dans la surenchère, nous réglerons tout cela après la crise ».
Tout en finesse et en retenue… La dernière phrase paraît toutefois légèrement menaçante, non ?
Pour finir, M. le président remercie rituellement les soignants, les forces de l’ordre et ceux qui font tourner la société… sans louper l’occasion d’assimiler une nouvelle fois la ruralité à la chasse !
« Enfin, je voudrais également remercier chaleureusement le personnel médical qui fait un travail remarquable pour combattre ce terrible virus, les forces de police et de gendarmerie qui font régner l’ordre ainsi que tous les français qui continuent à travailler pour alimenter les autres en ressources essentielles. Sans eux, nous serions déjà plongés dans une guerre civile.
Je demande aussi à chaque président de société, d’ACCA ou de chasse privée de prendre contact avec le maire rural de sa commune. Notre réseau peut venir en soutien à ces maires dans les communes désertifiées les plus faibles. La solidarité reste une valeur majeure des ruraux et des chasseurs, alors s’il faut aider, n’hésitez pas à le faire mais uniquement sur ordre des maires et en respectant scrupuleusement les mesures barrières.
Bon courage à tous »