Petit inventaire… Nous voilà désormais pourvus :
- D’une première ministre, en charge de la « planification écologique et énergétique » ;
- D’un secrétaire général à la planification écologique ;
- D’un ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires ;
- D’une ministre de la transition énergétique ;
- D’un ministre délégué aux transports ;
- D’un secrétaire d’État à la mer ;
- D’une secrétaire d’État à l’écologie ;
- D’une secrétaire d’État à la ruralité.
Voyons, que peut-il encore nous manquer ? Euh… Une politique, peut-être ? Un programme, des actions, un calendrier, des objectifs, une feuille de route ? Voire, soyons fous : une vision ? Ou à défaut, une ambition ?
On objectera que la situation politique, confuse, n’est guère propice à l’action. Ou qu’il faut laisser le temps à cette armée mexicaine de s’installer, de prendre ses marques, et d’entrer dans les dossiers. Soit… L’ennui, c’est que cet entre-deux, cette paralysie de l’action publique, s’éternise depuis des mois. Et que les cinq années précédentes n’ont été -au mieux !- guère plus frénétiques.
Évidemment, si l’urgence climatique était à nos portes, si elle nous était rappelée par les épisodes caniculaires qui se répètent, si l’effondrement de la biodiversité était en cours, il en irait autrement, cela va de soi… Là, bien sûr, le secrétaire général à la planification écologique se serait investi corps et âme dans sa mission qui, d’après le décret qui l’installe, consiste notamment à veiller « à la cohérence de l’ensemble des politiques publiques avec les stratégies nationales en matière de climat, d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire ».
Jamais, vous pensez bien, il n’aurait validé en l’état le projet de loi « pouvoir d’achat », qui instaure une indemnité carburant et un bouclier tarifaire sur l’énergie sans jamais se préoccuper d’amorcer la moindre inflexion dans les usages. Comme si l’urgence écologique devait, encore et encore, s’effacer devant toutes les autres urgences. C’est peut-être un détail pour vous, mais ce projet de loi est signé par le ministre de l’économie et le ministre des comptes publics. La ministre chargée de la transition énergétique, elle, n’est pas dans la boucle…
Pendant ce temps, il est vrai, le ministre de l’écologie s’active tant et plus. Un coup d’œil sur son agenda officiel de la semaine passée, reproduit ici exhaustivement, en témoigne :
Lundi 11 juillet
12h30 Sommet Choose France en présence du président de la République
19h30 Congrès Villes de France
Mardi 12 juillet
15h00 Questions au Gouvernement (Assemblée nationale)
20h00 Réception par la Première ministre des députés de la majorité
Mercredi 13 juillet
10h00 Conseil des ministres
15h00 Questions d’actualité au Gouvernement (Sénat)
Jeudi 14 juillet
10h00 Cérémonie du 14 juillet
Vendredi 15 juillet
Rien
Diable… A peine nommé, voilà un ministre déjà guetté par le burn-out. Peut-être faut-il, pour le soulager un peu, nommer encore une demi-douzaine de secrétaires d’État ?