« Le jour de la débandade » au Brésil

Photo d'illustration ©InaeMiranda de Pixabay

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Une série de projets de loi en cours d’examen au Brésil menace de légaliser les terres occupées illégalement, de modifier les règles de démarcation des réserves indigènes et de les ouvrir à l’exploitation minière ainsi que de faciliter le développement de concessions dans les forêts publiques.

Le 8 juin 2021 marque « le jour de la débandade » pour l’ONG Greenpeace ou encore l’Association brésilienne des indigènes (APIB). Ce jour-là, le Sénat Brésilien a convergé sur trois projets de loi susceptibles d’avoir un impact social et environnemental profond. Toujours en cours d’examen aujourd’hui, ces lois menacent de légaliser les terres occupées illégalement, de modifier les règles de démarcation des réserves indigènes et de les ouvrir à l’exploitation minière ainsi que de faciliter le développement de concessions dans les forêts publiques, rapporte le site d’informations Mongabay. D’après les ONG, les projets de lois font partie de la stratégie gouvernementale visant à réformer la législation environnementale d’ici à la fin du premier mandat du président Jair Bolsonaro en 2023.

Mongabay explique que l’un de ces projets de loi vise l’État amazonien d’Acre et propose de réduire l’importante réserve extractive Chico Mendes et de déclasser le statut de protection du parc national Serra do Divisor. Dans un autre État amazonien – le Rondônia – un projet de loi a été adopté cette année pour réduire considérablement la réserve extractive de Jaci-Paraná et le parc d’État de Guajará-Mirim. Le média ajoute qu’un récent rapport a évalué l’influence du projet de loi sur l’accaparement des terres en se basant sur les demandes de terres privées faites par le biais du registre environnemental rural (CAR) entre 2018 et 2020 et qui chevauchent des forêts publiques et des zones protégées. Si le projet de loi sur l’accaparement des terres est adopté, comme le souhaite le gouvernement, ces zones occupées illégalement seront automatiquement légalisées.

Les données mises en avant par le rapport montrent que dans les zones de conservation administrées par le gouvernement fédéral et utilisées par les populations traditionnelles comme les réserves extractives où les communautés mènent des activités forestières durables telles que l’entaillage du caoutchouc et la récolte de noix, les accaparements de terres s’intensifient.