La création du parc national a été approuvée : 1 885 554 hectares seront bientôt préservés dans le district Allaikhovsky de la République de Sakha (Yakoutie), suite à une action conduite par le WWF. Son nom : Kytalyk (« grue blanche » en Yakut).
Dans les années 90, une partie de la région avait été placée sous protection mais les moyens alloués à sa gestion étaient insuffisants. Aujourd’hui, avec un statut de conservation plus élevé et une patrouille de surveillance dédiée, le parc sera mieux équipé pour faire face aux pressions, économiques notamment. La pêche industrielle sera par exemple proscrite en son sein. L’idée d’un écotourisme basé sur l’observation des oiseaux et les promenades au cœur d’une toundra de pergélisol fait peu à peu son chemin… La grue blanche, qui figure sur la Liste des espèces rouge de l’UICN, a choisi ce territoire vierge pour y nicher. En danger critique d’extinction, le volatile ne se reproduit que là. C’est dire si son destin est lié à celui de l’écosystème. D’autres oiseaux y ont élu domicile. Des faucons gerfaut, des plongeons à bec blanc, en tout, plus de 90 espèces d’oiseaux du monde entier. On y croise aussi des rennes sauvages, même si leurs effectifs sont en chute libre. [ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »1,2,3,4,5″ ihc_mb_template= »1″ ]
Grande comme l’Inde, avec seulement 1 million d’habitants, la Yakoutie est la région la plus froide de Russie. En hiver, le thermomètre descend facilement à -50°, voire plus.
On raconte que lorsque Dieu l’a survolée un jour d’hiver, ses mains ont gelé et il a ainsi laissé échapper tous ses trésors. Depuis, elle regorge de richesses : diamants (25% de la production mondiale), pierres précieuses et semi-précieuses, mines d’or, d’argent et de platine. Elle possède aussi des puits de pétrole, du gaz, du charbon…Mais elle est avant tout la terre des mammouths et à ce titre, fortement convoitée. Avec le dégel, des ossements ressurgissent régulièrement. Des braconniers, de plus en plus nombreux, traquent les restes de l’animal préhistorique pour alimenter le marché chinois friand d’ivoire. La chasse aux éléphants étant interdite, on se rabat sur les mammouths… Les chasseurs d’os nettoient les berges à l’aide de pompes et utilisent des échosondeurs, appareils propageant des ondes sonores dans l’eau. De tels dispositifs perturbent la faune aquatique ainsi que les oiseaux et peut conduire à la pollution des milieux.
En 1989, la Grande réserve arctique est créée. C’est le tout premier projet de conservation financé par le WWF en ex-URSS. Cinq ans plus tard, la fondation ouvre son premier bureau en Russie. Depuis, un millier de projets ont été mis en œuvre dans 47 régions du pays et plus de 137 millions d’euros ont été investis dans la protection de l’environnement. Plus de 52 millions d’hectares de territoires uniques sont désormais protégés, le bison et le léopard d’Asie ont été remis en liberté, les populations de tigre de l’Amour et de léopard d’Extrême-Orient ont été restaurées, le léopard des neiges et l’argali de l’Altaï ont été sauvés de l’extinction, les « Bear Patrols » (Patrouilles pour les ours) ont été créées dans l’Arctique pour limiter les conflits hommes/animaux.
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