Endémique du Sud-Ouest de l’Australie, le Méliphage régent est en danger d’extinction. Selon une étude publiée par la revue Proceedings of the Royal Society B, la diminution de la population entraînerait une perte de « culture vocale » et minerait son succès de reproduction.
Le Méliphage régent (anthochaera phrygia) a le cœur en vrac. Il y a quelques années, il était possible d’observer cette espèce endémique du sud-ouest de l’Australie par centaines à l’état sauvage. Aujourd’hui, elle est menacée d’extinction selon les critères de la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). La population de cet oiseau au plumage noir et or est si peu importante que son chant d’amour se perd, affaiblit ses chances de reproduction. Une étude publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B explique que la disparition de ce chant est un très mauvais signe pour le Méliphage. Cette espèce est connue pour imiter les vocalisations d’autres espèces.
Seulement, l’étude relève que ce mimétisme pourrait ne pas être une démonstration d’habileté de la part du mâle pour attirer une femelle. Il s’agirait plutôt d’un symptôme de « perte de culture vocale » qui rendrait plus difficile la recherche d’une partenaire. Les chercheurs ont enregistré le chant des oiseaux dans la nature et en captivité et ont analysé des enregistrements remontant jusqu’à 1986. Ils ont découvert qu’avec le temps, la complexité de ces derniers avaient diminué.
À la naissance de leurs petits, les mâles restent silencieux pour éviter d’attirer l’attention de prédateurs sur leurs progénitures. Ce n’est que plus tard que les juvéniles apprennent les chants d’accouplement. Cependant les populations auraient atteint un niveau si bas que les mâles ne seraient plus présents en assez grand nombre autour des petits pour leur enseigner les chants. En grandissant, ceux-ci ont ainsi moins de chances de trouver des partenaires et plus de difficultés à se reproduire. Les résultats des recherches ont été mis au service du programme de reproduction en captivité géré par la Taronga Conservation Society. Dans l’idée de reconstruire la population de Méliphages, deux adultes capturés dans la nature ont été placés dans des volières voisines afin d’observer si cela peut aider les jeunes mâles à apprendre le bon chant avant d’être relâché dans la nature.